Aller au contenu | Aller au menu

Ne renonçons jamais… mais à quoi ?

2863 visites sur cet article

A penser, oui à penser… ne renonçons jamais !

A en croire ce qui chaque jour nous est donné à voir et à entendre, il y aurait lieu de craindre une authentique faillite [1] assurée… le risque est bien réel mais, tout espoir n’est pourtant, peut-être pas perdu !

Il reste en effet l’ultime possibilité que, dans une société devenue inique et cynique à un point tel, chacun finisse par se remettre à penser et à refaire de la politique (à la fois… faire à nouveau, et refonder). C’est d’une urgente nécessité !

JPEG - 110.8 ko

Laissé pour compte… assis !

Oui, il est nécessaire que les citoyens que nous sommes se remettent à faire de la politique, de la vraie politique… pas celle, privée de son sens, que font à longueur de journées les professionnels. Eux, nous sommes hélas contraints d’en faire le triste constat, ne savent plus que manipuler la réalité dans le sens de leurs intérêts idéologiques, et encore c’est beaucoup dire, le plus souvent dans celui leurs intérêts politiciens, ce qui réduit à la fois leur pensée et leurs actions au seul souci de leurs carrières !

On me reprochera sans doute qu’ainsi formulée, cette critique soit trop systématique et sans nuances. Il n’est pourtant que trop vrai que les enjeux fondamentaux se sont bel et bien déplacés de l’intérêt de la Cité à celui des partis et des clans. Ce n’est pas nouveau, cela fait déjà un moment, mais ce n’est en rien une raison pour laisser faire plus longtemps.

Les professionnels de la politique ont acquis une telle maitrise dans l’art de brouiller les messages pour mieux accaparer le pouvoir, qu’ils ne se rendent même plus compte qu’ils ont perdu toute crédibilité. Ce ne sont donc pas eux seuls qui pourront redresser la situation, ce qui est pourtant d’une urgente nécessité, car ils sont, restons courtois, déformés jusqu’au plus fin de leurs connections neuronales qui ne fonctionnent plus désormais que dans l’unique automatisme tactique. De ce point de vue ils sont parfois, reconnaissons le, assez performants, mais le souci de la Cité est devenu totalement absent de leurs préoccupations. Quant à ceux qui gardent une vraie motivation citoyenne, malgré le discours populiste du « tous pourris », il en existe bel et bien, mais ils sont impuissants, tant la tâche est devenue complexe sous la pression des puissances financières qui dénaturent, et ruinent toutes les tentatives véritables de redressement.

Hélas, disons que du côté citoyen ce n’est guère plus brillant, chacun peste et râle dans son coin, quelquefois en cortège emmené par de tonitruants leaders pour demander le coup de balai purificateur. Méfions nous plus que jamais des purificateurs ! Chacun commente et déclare du bout de sa table ce qu’il faut faire, persuadé qu’il détient la solution, sans même se soucier des difficultés qui l’attendraient s’il était un jour en charge de mettre en œuvre ces prétendues solutions !

Voila bien, de quoi démoraliser les plus optimistes et les plus énergiques d’entre nous ! En réalité, il faut pourtant bien passer par ce constat. Ne pas prendre conscience de la réalité de la situation, et de l’absence de « Pensée », particulièrement de nos supposées élites politiques, obnubilées qu’elles sont par les enjeux de Pouvoir et autres spéculations de tous ordres, serait la pire des choses ! Sans cet inévitable constat préalable, nous repartirions sur des bases aveugles, et serions voués à un plus grand échec encore !

Dans ce monde qu’est désormais le notre, où l’on peut tout dire, mais où rien n’engage, où plus rien n’a de sens… les hommes politiques de tous bords, particulièrement eux, mais pas seulement, passent leur temps à dire des choses, et quelques phrases plus loin, leur exact contraire, à faire des annonces qu’ils contrediront par leurs actes les semaines suivantes, il nous faut donc nous remettre à penser, nous y avons hélas, tous ou presque, renoncé.

Oui, nous remettre à penser et cesser de déléguer aux autres (les experts, ou supposés tels) cette capacité.

Une société qui abandonne et rejette autant de gens sur le bord de la route… nous oblige !


JPEG - 16.2 ko

Se nourrir… trouver le nectar du périmé !

…La tâche est immense,
et "Penser" ne suffira pas !


JPEG - 99.7 ko

"sans-domicile"… couchés !

Il faudra ensuite, savoir en faire… collectivement quelque chose, de cette "Pensée".
Mais, commençons par le début, c’est ainsi qu’en général on avance !

JPEG - 15.2 ko

A la rue… quel avenir ?

Par chance, nous pouvons bénéficier de l’expérience (au moins de l’exemple) de quelques dignes prédécesseurs qui ont déjà œuvré dans ce sens, et qui n’étaient pas des hommes politiques, mais des citoyens engagés et courageux. Il y en a tout de même un certain nombre, et pas des moindres ! Vous souvenez vous, et ce n’est qu’un exemple parmi bien d’autres possibles, de certains films de Ken Loach ?

Il se trouve que Ken Loach, qui peut se prévaloir de quelques beaux films politiques, vient de s’exprimer à l’occasion de la disparition très commentée de Margareth Thatcher. Son propos est naturellement dans le prolongement de son engagement et nous donne je trouve, une merveilleuse et opportune occasion de relancer nos facultés endormies de penser tonique et pertinent !

Voici ses mots lorsqu’on l’interrogea il y a quelques jours, au sujet de la mort de la « Dame de Fer » :

JPEG - 21.4 ko

Bien coiffée… la Dame !

« Margaret Thatcher fut le premier ministre le plus diviseur et destructeur des temps modernes :
 
Chômage de masse, fermeture d’usines, des communautés détruites, voilà son héritage.
 
Elle était une combattante et son ennemi était la classe ouvrière britannique. Ses victoires, elle les a obtenues grâce à l’aide des figures politiquement corrompues du Parti travailliste, et de nombreux syndicats.
 
C’est à cause des politiques mises en place par elle que nous sommes aujourd’hui dans cette situation.
 
D’autres Premiers ministres ont suivi son exemple, notamment Tony Blair. Elle a tiré les ficelles, il fut sa marionnette.
 
Souvenez-vous qu’elle a qualifié Mandela de terroriste et qu’elle a pris le thé avec Pinochet, ce tortionnaire et assassin.
 
Comment lui rendre hommage ? En privatisant ses obsèques. Faisons jouer la concurrence et allons au moins offrant. C’est ce qu’elle aurait fait ! »

Cette citation de Ken Loach n’est bien évidemment qu’un prétexte opportun, et s’il s’agit de faits qui concernent au premier chef nos amis Britanniques, ils nous concernent en réalité absolument tous ! La situation actuelle de l’Europe, et particulièrement de certains pays en très grande difficulté, est en relation directe avec ce qui est dénoncé là par Loach, la toute puissance barbare des tenants de la suprématie des marchés, et qui, à quelques accommodements près, continue pourtant !

Oui vraiment, dans notre société devenue inique, penser et refaire de la politique citoyenne… est d’une urgente nécessité !

Pour prolonger ce qui vient d’être dit, je ne résiste pas au plaisir de vous inviter à aller voir ce passionnant film sur la pensée, et sur la politique espérée citoyenne justement, le film de Thomas Lacoste qui a pour titre : "Notre Monde".

film-docu tourné début 2012 tout près d’ici, à la « Maison des Métallos » qui comme vous savez, fut un haut lieu du syndicalisme, en plein cœur du quartier populaire de Belleville-Ménilmontant.

Il vous donnera l’occasion, s’il en était besoin, d’entrer dans le vif du sujet de la pensée politique au plus noble sens, et d’y rencontrer de beaux esprits avec qui il y a tout à gagner à échanger. La plupart y sont d’ailleurs tout à fait disposés, et participent à de passionnants débats à la fin des projections, tant à Paris qu’en province !

Une belle aventure… à ne pas laisser filer dans l’indifférence habituelle !

Ne renonçons jamais à penser, ce n’est certes pas si facile… mais c’est possible, et plus encore nécessaire !

JPEG - 19.7 ko

- Denis RICHARD (Quartiers Libres, 14/04/2013)

Si vous avez aimé l’esprit de ce texte, il se pourrait bien que vous ayez envie de consulter le site du collectif "Roosevelt-2012". Ce que propose ce collectif n’est qu’une initiative parmi d’autres, mais elle est suffisamment intéressante et constructive… pour que l’on s’en informe ! :

Dernière minute :

Un article lu dans "le Monde" : Une démocratie xxl qui donne envie d’en savoir plus sur le livre « Nous avons le choix » d’Alain Obadia et Louise Gaxie, publié par la Fondation Gabriel Péri.

Quant à Ken Loach, ne surtout pas hésiter à aller voir son dernier film : "L'Esprit de 45", documentaire tout à fait éclairant sur la vigilance que nous serions bien avisés d’exercer, si nous tenons à la pérennité des acquis sociaux !


Quartiers Libres, le canard de Belleville et du 19ème (1978-2006) numérisé sur le site internet La Ville des Gens depuis 2009.

Consultez les archives et les nouveaux articles jamais parus dans la version papier de Quartiers Libres numérique

Toute utilisation en dehors du cadre privé ou scolaire doit faire l’objet d’une demande auprès de l’association Quartiers Libres et/ou de la Ville des Gens

Quartiers Libres - Contact et renseignements :

Michel Fabreguet et Richard Denis :quartierslibr1@gmail.com

La Ville des Gens - Salvatore Ursini

Rédacteur – Chargé des relations avec les publics

Téléphone 01 77 35 80 88 / Fax 01 40 36 81 57

Nous contacter

Consultez nos archives sur :
Quartiers Libres Numérique sur la Ville des Gens

[1bien sûr ce mot est à entendre avec son sens multiple, économique, mais aussi moral et politique !

Partagez cet article :


Réactions
par malou henckens - le : 16 avril 2013

A penser, oui à penser… ne renonçons jamais !

Merci pour cet article qui appelle à se remettre à penser…à ne pas renoncer…

C’est vrai , nous sommes envahis, captés, lobotomisés, par une culture qui de toute part, nous conduit à admettre le pire au nom d’intérêts de certains , c’est - dire de ceux qui ont le pouvoir économique, financier et médiatique.
.
Ceci est dénoncé déjà par beaucoup d’auteurs… .
et beaucoup de citoyens pensent…. dénoncent, se mobilisent…
exemples : ATTAC ; le Collectif Roosevelt, les Economistes atterrés..(600) ,
le M’PEP, le Front de Gauche etc…etc….

Le problème, c’est que ceux qui prennent les décisions économiques sont en place et ont le pouvoir de décider pour tous… dans la logique capitaliste qui est le fondement même de leurs actions. et qu’ils n’en ont rien à faire du bien commun … et si le peuple en crève , ce sera la faute du peuple.

Alors ? La réponse est de penser à des alternatives, oui…,
mais la seule alternative est de créer un contre-pouvoir à ce pouvoir empoisonné. Il dit agir pour le bien du peuple ?? Il n’agit que pour obéir au pouvoir financier.

Pourquoi le peuple ne créerait-il pas un gouvernement parallèle ?
Un gouvernement qui proposerait des solutions autres , fondées, démocratiques, réalisables.. dont la force serait propulsé par l’unité de tous ces mouvements qui pensent, proposent, sont en route… mais en ordre dispersés…

Répondre à malou henckens

modération a priori

A cause du SPAM ce forum est modéré :

- Votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.
- l'insertion de code, ou la mise en forme de votre texte est désactivée
- les commentaires comportant des liens sont supprimés.

Si vous souhaitez faire connaitre votre activité, contactez nous plutôt que de poster un commentaire, ce sera beaucoup plus valorisant et efficace pour votre activité.

Qui êtes-vous ?
Se connecter
Votre message

Thematiques Quartiers Libres par Thèmes
Archives des numéros