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Les Hommes et les choses…

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De la Commune de Paris à La Villette et à Belleville (I)


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Un dossier préparé par
Jean-Paul Haghe et Gérard Serra


La Commune victorieuse

À l’occasion du 116ème anniversaire de la Commune de Paris, nous commençons une série d’articles sur la participation du XIXème arrondissement à cet épisode capital pour la vie de Paris.

Avant toute chose, il n’est pas indifférent de rappeler que l’existence du XIXème arrondissement est en fait très courte à ce moment-là et qu’il est né du rattachement à la ville de Paris de deux communes, en 1859. Ces deux communes sont très dissemblables et séparées par d’immenses terrains en friche où se trouvent de nombreuses carrières, carrières qui joueront un rôle au moment de la Semaine Sanglante.

La Villette était alors la terre des grands industriels, fabricants et commerçants alors que Belleville était plutôt peuplée de petits propriétaires, d’employés et d’artisans. Belleville qui s’étendait alors jusqu’à Charonne sera artificiellement divisée en deux parties : une dans le XIXème arrondissement, l’autre dans le XXème. En 1870-71, onze ans à peine après cette division, la notion de "Bellevillois" demeure encore très présente. Il nous est difficile de limiter leur histoire à ceux qui vivent dans la parcelle rattachée au XIXème

Nous préférons donc évoquer le rôle de La Villette, de Belleville et de leurs habitants dans la Commune de Paris, plutôt que de celui du XIXème arrondissement.


Une fin de règne agitée dans les faubourgs
(1868-1870)

Profitant du virage libéral de l’Empire, de nombreuses réunions publiques très courues et parfois agitées vont se tenir, tant à La Villette qu’à Belleville. Trois salles sont situées dans l’Est parisien et drainent vers elles les républicains radicaux et les socialistes de tout Paris :

- Les Folies Belleville, situées au 8 rue de Belleville,
- la salle de La Révolution, 128 rue de Crimée,
- la salle de La Marseillaise, 51 rue de Flandre.

La salle des Folies Belleville est un bal fondé en 1810, héritage de l’ancienne Courtille où les parisiens aimaient à se rendre pour danser et manger. Cette salle pouvait contenir plus de 3000 personnes et servit de cadre à 124 réunions ordinaires et 30 électorales entre novembre 1868 et décembre 1869. Les participants sont presque exclusivement ouvriers et, s’ils viennent surtout de Belleville,leurs camarades de Ménilmontant, de Charonne, de La Villette et même de La Roquette ou du Faubourg Saint-Antoine les y rejoignent souvent.

Une réunion, celle du 10 octobre 1869, fut particulièrement agitée et l’importance des bagarres entre participants et forces de l’ordre fut telle que Desnoyers, propriétaire de la salle en prit prétexte pour dénoncer ses engagements et dire : « qu’il ne voulait plus de socialisme ». À partir de décembre 1869, Les Folies Belleville redevinrent une salle de bal exclusivement.

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Rochefort à la tribune des Folies (1869).


À La Villette, et à l’occasion des élections de 1869, dans une salle de concert fermée pour cause de faillite, s’inaugure rue de Crimée, la salle de La Révolution. Entre septembre 1869 et novembre de la même année, 17 réunions publiques s’y tinrent. La création de la salle de La Marseillaise au 51 rue de Flandre fin décembre 1869 rendit progressivement inutile la salle de La Révolution qui finit par fermer.

La salle de La Marseillaise était incontestablement la plus célèbre de toutes les salles des faubourgs et son renom s’accrut encore après l’élection victorieuse de Rochefort et le lancement du journal socialiste : « La Marseillaise ». La salle pouvait contenir 2 à 3000 personnes et, s’il n’y eut que douze réunions déclarées, un très grand nombre de meetings privés en font une des salles où les séances étaient les plus suivies et les plus tumultueuses.

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"La Marseillaise", 51 Rue de Flandre.


Qu’il n’y ait plus de maître,
ni en haut, ni en bas !

Auguste Vitu, auteur d’un ouvrage en mai 1869, sur les réunions publiques à Paris durant cette période, est frappé par le caractère très politique des interventions des orateurs et surtout dans les meetings de Belleville. Il note que les orateurs les plus applaudis sont ceux qui : « prêchent l’athéisme, le régicide, la guerre civile, la spoliation, la communauté des biens et l’abolition de la famille ». Il relate d’ailleurs une réunion de Belleville, le 30 janvier 1869, où, à la suite d’un désaccord avec le commissaire de police qui surveillait les débats, des voix s’élèvent dans la salle pour demander qu’on l’étrangle… Ranvier, à cette même réunion, demande : « qu’il n’ y ait plus de maître, ni en haut, ni en bas ».

Vive la République !

L’opposition à l’Empire et la proclamation des idées républicaines et socialistes ne se cantonnent pas seulement aux réunions, des manifestations de rue, à La Villette et à Belleville, ponctuent cette période et souvent après des élections victorieuses.

Le 24 mai 1869, Gambetta est élu député de la première circonscription de Paris et sa victoire sera surtout celle du « Comité de Belleville », comité composé essentiellement d’ouvriers, tous républicains qui vont contribuer, par leur campagne, à cette élection. Pour saluer les résultats électoraux, des manifestations se produisent à Belleville où, du 8 au 11 juin 1869, les actions d’une centaine de manifestants vêtus de blouses blanches et qui s’en prenaient à la propriété privée aux cris de " Vive la République " inquiétèrent suffisamment l’opinion bourgeoise pour que, désormais, bellevillois, blouses blanches et ennemis de la propriété soient confondus dans sa peur et dans sa haine …

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Les blouses blanches à Belleville.

Vengeance !

Le 10 janvier 1870, le cousin de l’Empereur assassine Victor Noir, journaliste à La Marseillaise. Ses obsèques regrouperont 200 000 parisiens, dont de très nombreux bellevillois, qui veulent "en finir avec Bonaparte". Pour avoir appelé à manifester le jour des obsèques, Rochefort sera arrêté ; son ami Gustave Flourens, avec des bellevillois, protestera contre cette arrestation en érigeant des barricades rue Saint-Maur, les premières depuis 1852, mais qui en annoncent bien d’autres ….

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Obsèques de Victor Noir (12 janvier I870) - 200 000 hommes suivent le corps de Victor Noir en criant : vengeance !

Tous ces désordres vont laisser croire à Napoléon III que l’heure d’un nouveau plébiscite est venue, mais c’était compter sans l’opposition de Paris à l’Empire puisque le « non » y devancera le « oui »…

La guerre de 1870-1871
et la chute du Second Empire

L’histoire se précipite et le prétexte de la dépêche d’Ems va entraîner en juillet 1870 la guerre Franco-Prussienne. Cette guerre sera marquée par l’interminable siège de Paris et par le développement de la Garde Nationale où les bellevillois joueront souvent un rôle important.

À l’enthousiasme belliqueux du début des hostilités succèdent rapidement des manifestations de plus en plus hostiles à l’Empire. Les éternels comploteurs que sont les Blanquistes vont, le dimanche 14 août 1870, essayer de précipiter la chute de Napoléon III ; à cet effet, ils tentent de s’emparer des armes qu’ils pensent entreposées dans la caserne des Pompiers de La Villette ; caserne située sur le boulevard de La Villette, près du pont du canal.

L’impréparation de l’opération, la passivité voire même l’hostilité des riverains (ils prirent ce groupe pour des Prussiens … ) transformèrent en fiasco sanglant cette aventure. Si Blanqui et Granger réussirent à s’échapper, Eudes, Brideau et d’autres seront arrêtés et condamnés à la peine de mort ; seule, la Révolution du 4 septembre 1870 empêchera leur exécution et les libérera.

La capitulation de Sedan, apprise par les parisiens dans la nuit du 3 septembre sonnera le glas du Second Empire. La foule envahit le corps législatif et le 4 septembre, un gouvernement provisoire de défense nationale proclame la déchéance de l’Empire et la République à l’Hôtel de Ville.
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La cavalerie française - bataille de Sedan.


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C’est aussitôt l’allégresse dans les quartiers populaires le 5 septembre, vers 20 heures, mille bellevillois descendent la rue de Belleville en accompagnant un chariot qui supporte un peuplier dont on va faire un arbre de la Liberté et qui est hérissé de drapeaux rouges et tricolores. Des femmes chantant la Marseillaise se dirigent vers l’École Militaire pour y fabriquer des cartouches.

L’avènement de la République a stimulé le patriotisme des Bellevillois qui reconstituent la Garde Nationale et qui s’exercent au maniement d’armes dans la perspective de la défense de Paris. Gustave Flourens prendra le commandement de la Légion de Belleville dont il va faire à la fois un instrument de la lutte contre les Prussiens et de l’action politique pour accroitre la participation du peuple au gouvernement de Paris.

Le 30 octobre 1870, la nouvelle de la prise du Bourget par les Prussiens provoque l’exaspération des habitants des faubourgs. Dés le 31 octobre, la foule se rassemble place de l’Hôtel de Ville pour exiger la démission du ministre de la Défense Trochu.

Flourens et ses tirailleurs vont tenter, en envahissant la Mairie, de renverser le gouvernement et de proclamer la Commune ; au même moment, Jules Valles occupait pour quelques heures la mairie du XIXème arrondissement de même que Oudet celle du XXème pour y proclamer un comité provisoire de la Commune. Sans qu’il y ait réellement d’hostilité de la population à cette proclamation, elle ne provoque pas pour autant son adhésion massive et cette tentative échouera.

Pour autant, Flourens ne sera pas désavoué par la population bellevilloise puisque le référendum du 3 novembre 1870 au cours duquel il était demandé de voter la confiance au gouvernement de défense nationale, donnera pour le XXème, une majorité de non (9635 contre 8291 oui ) à l’inverse du reste de la Capitale.

Ce mouvement de radicalisation de la population de Belleville se confirmera dans les élections municipales dés 5 et 7 novembre 1870 qui verront élus Delescluse dans le XIXème, Ranvier dans le XXème et comme adjoints, Millière, Flourens et Le Français, tous militants révolutionnaires de longue date.

Un observateur quelque peu inquiet notera : « Belleville, La Villette, Montmartre et Ménilmontant sont comme indépendants du gouvernement. De ces hauteurs de Paris, les communistes le menacent et attendent le moment d’agir ».

Le fossé entre le gouvernement et Belleville se creusera encore avec l’affaire des « Tirailleurs de Belleville ». Le commandant Lampérrière, dans un rapport du 28 novembre révèle qu’une fusillade avec les Prussiens devant Créteil a provoqué la débandade du bataillon des Tirailleurs et, le 6 décembre, une commission décide la dissolution du bataillon ainsi que la comparution devant un conseil de guerre de 61 fuyards et de Flourens. Ces mesures, très mal ressenties à Belleville, visaient surtout à désarmer le bataillon le plus turbulent de Paris.

La composition de la Garde Nationale de Belleville variait selon les quartiers : Aux abords de la rue de Belleville, ce sont surtout des métiers traditionnels qui fournissent le gros de la troupe, bijoutiers, orfèvres, tourneurs alors que les journaliers sont les plus nombreux dans les sections du Boulevard de la Villette et de la Rue de Meaux.

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Affaire de La Villette.

Vive la Commune !

Malgré le coup porté par cette dissolution et l’emprisonnement de Flourens, Belleville restera un centre d’opposition au gouvernement provisoire jugé trop tiède. Et, s’appuyant sur l’ " Affiche Rouge", qui avait été rédigée le 6 janvier 1871 par le Comité Républicain des vingt arrondissements de Paris , sur laquelle on pouvait lire : « Le gouvernement qui s’est chargé de la défense nationale a-t-il rempli sa mission ? Non … il n’a su ni administrer ni combattre. La perpétuation de ce régime, c’est la capitulation … Place au Peuple ! Place à la Commune ! »… L’agitation contre le gouvernement va s’intensifier.

Le 21 janvier 1871, plusieurs compagnies de la Garde Nationale manifestent à Belleville aux cris de " Vive la Commune !". Dans la nuit du 21 au 22 janvier, un coup de main libère Flourens de la prison Mazas ( en face de la gare de Lyon ), il se rend aussitôt à la mairie de Belleville et tente sans succès de soulever la population. Il faudra l’affaire des canons de Montmartre, le 18 mars 1871, pour qu’enfin, Bellevillois et autres faubouriens l’emportent et proclament la Commune…

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Gustave Flourens à l’Hôtel-de-Ville.


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La Chanson du Linceul.



La Commune de Paris
à La Villette et à Belleville

Après la capitulation du 27 janvier 1871, Thiers décide de reprendre les canons (souvent payés par des souscriptions populaires) et qui devaient protéger la capitale. Pour ce faire, le 18 mars au matin, les troupes du général Lecomte investissent Montmartre où 171 canons, qui n’ont d’ailleurs jamais servi, sont gardés par quelques fédérés ; certains parviennent à s’échapper et vont donner l’alerte. Aussitôt, le tocsin sonne et la population accourt tandis que dans les faubourgs, on bat la générale et que la Garde Nationale se rassemble et converge vers Montmartre. Sur la Butte, les soldats du 88ème de ligne refusent d’obéir à l’ordre de tirer sur le peuple et le général Lecomte est jeté à terre et fait prisonnier. Au même moment, les insurgés tiennent Belleville, Ménilmontant, le Château d’eau et la place de la République. Plus tard dans la journée, à Montmartre, le général Clément Thomas, un des massacreurs de juin 1848, est reconnu et arrêté. Il sera fusillé avec le général Lecomte, rue des Rosiers, quelques instants plus tard.

Il n’est pas une rue qui n’ait sa petite forteresse…

À Belleville, l’agitation avait été telle que des troupes qui occupaient le quartier depuis le 22 janvier, celles du général D’Exea, s’étaient repliées sur l’École Militaire depuis le 1er mars ; tout le quartier était donc entre les mains de la Garde Nationale. Elle va aussitôt s’employer à organiser solidement la défense du quartier ; une batterie d’artillerie commandée par Buacq est installée au parc des Buttes- Chaumont, rue Julien Lacroix et des Envierges sont disposées des canons et des mitrailleuses, enfin, autour des Buttes, des gardes creusent des tranchées et élèvent des barricades.

Le 18 mars à Belleville, la préoccupation principale sera de défendre l’arrondissement contre les bataillons réactionnaires et, selon Alphonse Bouit, membre du comité central de la Garde : « Il n’est pas une rue qui n’ait sa petite forteresse… »
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Les premières barricades.

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C’est dans l’après-midi du 18 mars, vers 17 heures, que sur ordre du comité central de la Garde Nationale, plusieurs bataillons commandés par Brunel, descendent vers l’Hôtel deVille et vers l’Imprimerie Nationale pour s’en emparer. Pendant ce temps, Ranvier, Villers et quelques autres occupent la mairie du XXème. Une des premières mesures qui y sera prise par la commission municipale, à l’initiative de François Laloge, sera la laïcisation de quatre établissements d’enseignement religieux.

Dans la plus grande confusion, les adversaires de la Commune quittent Paris et le reliquat de l’armée part pour Versailles, mené par le général Vinoy.

La Commune est maîtresse de Paris…



Si la participation des bellevillois et, à un degré moindre des habitants de La Villette à l’activité de la Garde Nationale est très importante, par contre, dans le faubourg proprement dit, il reste assez peu de traces de l’action politique durant les trois mois que dura la Commune.

À La Villette, les deux clubs qui existaient déjà sous l’Empire, celui de La Marseillaise et le Club Républicain du XIXème arrondissement, au 12 rue d’Aubervilliers vont voir leurs activités s’intensifier. À ces deux haut-lieux de l’agitation révolutionnaire, s’ajouteront le club Christophe de l’église Saint-Jacques Saint-Christophe et les réunions du Comité des Femmes. Celui du XIXème arrondissement était constitué uniquement d’ouvrières parmi lesquelles, Jeanne Musset couturière, joue un rôle dirigeant.

En plus de ces réunions publiques, il faut remarquer l’essor pris par les sections de l’Association Internationale des Travailleurs dans l’arrondissement. Cet accroissement de leur activité ne fera cependant pas du XIXème un des fiefs de l’Internationale comme l’était le Vème et, à un degré moindre, le XIIIème arrondissement.

La section la plus ancienne est celle de Belleville, elle se constitue fin 1869, son secrétaire est Préault et elle se réunit au 4rue des Partants dans le XXème. Plus récente, mais antérieure à la Commune, la section des Buttes-Chaumont est fondée en juillet 70 et son siège social se trouve au N° 34 de la rue de la Villette, et les adhérents les plus connus en sont L. Chevallier, Dupont et F. Nicolet.

La section de La Villette est créée durant la Commune, son secrétaire est Pillioud et la principale action qu’elle aura sera de participer à la réunion du 20 mai 1871 qui regroupe les sections parisiennes de l’ A.I.T.

Deux autres sections se créent à la même période : la section Combat, dont Delaut est le secrétaire et qui siège au 207 rue de la Chopinette ; et la section Couronnes se réunit, elle, au 34 rue des Couronnes et le responsable est Folichon.

L’essor des sections de l’ A.I.T sera brutalement interrompu par la répression versaillaise et l’organisation de l’Internationale, à l’exception de Belleville, restera rudimentaire. La principale force organisée à Belleville et dans le XIXème reste le courant blanquiste.

Si cette faible implantation de l’ A.I.T fait que peu de Bellevillois participent au Comité Central des vingt arrondissements, signataire de l’affiche rouge, par contre, leur présence et leur activité est signalée dans les compte-rendus du Comité Central de la Garde Nationale, surtout pour deux d’entre eux Bouit, ouvrier brossier et Lavalette, ouvrier gazier.

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Restitution aux ouvriers des outils gagés au Mont-de-Piété.


Le Comité Central de la Garde Nationale décide le 24 mars 1871, de donner les pleins pouvoirs militaires de Paris à Brunel, Eudes et Duval. Leur première action sera, avec des bataillons bellevillois d’occuper les mairies hostiles à la Commune ( VIème, 1er et IIème ). Le Comité Central fixera ensuite les élections communales au 26 mars.

Ces élections, auxquelles participent librement des candidats bourgeois ou même réactionnaires sont massivement suivies dans les quartiers populaires où l’abstention est très faible.

Le XIXème et le XXème élisent des révolutionnaires blanquistes : Miot avec 5520 voix dans le XIXème, Ranvier et Blanqui dans le XXème avec 14 127 et 13 338 voix ; et des révolutionnaires indépendants : Oudet, Puget, Deles ; Cluse, Cournet et Ostyn dans le XIXème avec 10 065, 9547, 5846 et 5065 voix ainsi que Bergeret et Flourens dans le XXème (avec 14 003 et 13 498 ). Contrairement à d’autres arrondissements, il n’y a pas d’élu de l’internationale et cela dans les deux arrondissements.

Le 28 mars, la Commune est solennellement proclamée devant l’ Hôtel de Ville et les élus se répartissent les fonctions municipales.

Les élus du XIXème et du XXème seront chargés, pour Bergeret, Ranvier et Flourens des affaires militaires, de la Sûreté Générale pour Oudet et Cournet, de l’enseignement pour Miot, du travail pour Puget, des relations extérieures pour Delescluse et de l’administration municipale pour Ostyn.

Le 3 avril, la commission militaire décide un mouvement sur Versailles, et cette action, à laquelle participent les bellevillois de Gustave Flourens, mal préparée, se termine en débâcle. Flourens se retrouve isolé de ses hommes à Rueil et il se réfugie dans une maison vide où il sera découvert et tué par un capitaine de gendarmerie Desmaret.

Le 16 avril, les élections complémentaires sont marquées par une augmentation des abstentions et un virage à droite de l’électorat. Menotti, un modéré qui ne siègera pas, bat Passedouet, socialiste à La Villette, où seuls 7053 votants sur 30 000 inscrits sont recensés. Par contre, à Belleville, l’abstention est moins importante et les deux élus, Viard et Trinquet sont des partisans de la Commune.

De sa proclamation jusqu’à l’entrée des Versaillais par le Point du Jour, la Commune gouvernera et prendra un certain nombre de décrets :

- 25 avril : réquisition des logements vides,
- 27 avril : les amendes et les retenues sur salaires sont interdites,
- 4 mai : interdiction du cumul des traitements,
- 7 mai : décret facilitant les retraits du Mont-de-Piété,
- 19 mai, laïcisation de l’enseignement.
Sur le plan militaire, l’étau versaillais se resserre et, souvent par trahison, de nombreux forts et des positions-clés tombent entre les mains des hommes de Thiers.
 
À partir du 21 mai 1871 et de l’entrée des Versaillais dans Paris commence la Semaine Sanglante pendant laquelle le XIXème arrondissement et Belleville jouent un rôle fondamental que nous développerons dans un prochain article.

À suivre donc…

Jean-Paul Haghe et Gérard Serra


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Article mis en ligne par Mr Antoine Seck, collaborateur à La Ville des Gens. Actualisé en septembre 2013.

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