Réunion du conseil de quartier Bas-Belleville

François Dagnaud Maire du 19e arrondissement de Paris

La première partie de la réunion permettait de rencontrer le nouveau maire du 19ème arrondissement  : François Dagnaud a l’ambition d’être un homme disponible et accessible. Il n’est pas originaire du Bas-Belleville mais il vit dans l’arrondissement depuis 25 ans. Il a été élu maire par le conseil d’arrondissement le 4 février dernier, Roger Madec, sénateur de Paris, ayant annoncé son intention de se retirer à l’occasion de la cérémonie de vœux du 17 janvier. Le nouveau maire, élu local depuis 1995, a tenu à rappeler l’importance de son arrondissement dans Paris, avec ses 186.000 habitants, et l’intérêt qu’il porte à la démocratie locale. Le 19ème arrondissement ne compte pas moins de dix conseils de quartier et François Dagnaud a lui-même animé pendant de longues années le conseil du Plateau. Un conseil de quartier permet aux habitants d’établir le dialogue avec les élus et il est important, pour ces derniers, d’avoir un contact direct avec le maximum de résidents.

François Dagnaud aborda ensuite les perspectives de rénovation du Bas-Belleville, à court et à moyen terme : le réaménagement de la petite place Henri Fiszbin, parcelle un peu ingrate et victime de dégradations, et la requalification de la rue de Belleville et du carrefour de Belleville, un nœud important de l’est parisien. Mais il n’a pas occulté les difficultés de vie que rencontre aussi le quartier. Le Bas-Belleville est aux prises avec l’insécurité, avec des pics d’agressions qui ont justifié la mise en place d’une brigade pour la sécurité du territoire (BST). Les retours lui font désormais penser que les choses vont mieux. Les correspondants de nuit, dans un rôle de médiation sociale, sont au service des habitants. François Dagnaud est aussi un farouche opposant à l’installation des marchés sauvages, même si d’autres peuvent avoir un point de vue contraire. Un partenariat a été mis en place avec l’association Emmaüs Défit, qui permet la mise en vente de produits à des prix peu élevés et l’aide à des populations en difficultés ne disposant que de peu de ressources : il n’entend pas laisser des réseaux mafieux prendre le contrôle de populations en difficultés et il n’est pas souhaitable que cette situation perdure.

A la suite de l’intervention du nouveau maire d’arrondissement, un dialogue fructueux et parfois passionné s’engagea avec la salle. Le nouveau maire fut interpellé entre autres sur la rénovation du marché couvert de la halle Secrétan, même si celle-ci se situe en dehors du quartier Bas-Belleville, puis sur la station de taxi du métro Belleville, dont on peut déplorer l’insuffisante animation. La négociation avec les chauffeurs de taxi est en fait compliquée : ceux-ci restent hostiles à l’augmentation du nombre des licences, et, pour des raisons de rentabilité économique, ils préfèrent les belles courses entre les aéroports de l’île de France et Paris aux petites courses dans Paris intra muros. A cette occasion, François Dagnaud évoqua aussi l’extension programmée de la ligne 11 du métro et le projet d’aménagement d’une ligne de bus remontant la rue de Belleville. Les questions de propreté se retrouvèrent ensuite au centre des débats. François Dagnaud rappela qu’il s’agissait pour lui d’un sujet de préoccupation permanente. Paris, avec ses 20.000 habitants au Km², est l’une des villes les plus denses du monde, les éboueurs font un travail formidable, par tous les temps, mais il faut aussi que chaque habitant soit un partenaire de la propreté. Interpellé par la Présidente de l’association Éducation et Intégration, qui faisait état de la difficulté de son association à trouver un local pour ses activités, François Dagnaud a souligné au passage la vitalité du mouvement associatif dans le 19ème arrondissement, avec ses 3.000 associations, et rappelé l’existence de la Maison des associations au 20 rue Edouard Pailleron. Il faut contacter à ce propos Karine Gautreau et Marlinka Chicoyneau de Lavalette.

La Maison des associations du 19e arrondissement de la rue Pailleron

Une dernière question particulièrement sensible fut posée au nouveau maire concernant le racolage sur la voie publique sur le boulevard de la Villette, entre le 10ème et le 19ème arrondissement. François Dagnaud souligna la complexité du sujet. Les pouvoirs publics sont confrontés à un flou juridique, la prostitution n’étant pas un délit si le racolage l’est encore. Il s’agit d’une prostitution « communautaire », chinoise, et il faut que les membres de la communauté chinoise apportent également une aide aux pouvoirs publics : tout le monde doit se sentir concerné. Ce sont des femmes en difficulté, parfois d’âge mûr, avec des parcours de vie chaotiques et pitoyables, auxquelles il convient de manifester un peu d’humanité. Il ne faut pas laisser ces femmes en déshérence complète, mais établir un dialogue et une relation de confiance avec elles, si possible, en dépit des difficultés en particulier d’ordre linguistique. Deux associations, Médecin du Monde et l’Amicale du Nid, interviennent auprès d’elles. On doit par contre, de manière impitoyable, réprimer et lutter contre les réseaux de proxénétisme, et mettre aussi fin aux agressions et aux vols. Séverine Guy conclut l’échange en rappelant que les quatre arrondissements du nord-est parisien étaient concernés par le problème et que la police des quatre arrondissements poursuivait un travail commun sur le quartier à ce propos.

Après le départ de François Dagnaud, chaleureusement applaudi par la salle, les représentants d’Electricité Réseau Distribution France (ERDF) et de Réseau de Transport d’Electricité (RTE) présentèrent au public le projet d’extension du poste électrique des Buttes Chaumont au 21 rue de l’Atlas. L’accroissement de la consommation d’électricité fait que les installations existantes ne suffiront plus à l’horizon des années 2016/2017. Le poste des Buttes Chaumont est un poste de transformation qui convertit le courant électrique arrivant de l’extérieur de Paris par câbles souterrains à 225.000 volts en courant à 20.000 volts. C’est un poste « d’aiguillage » répondant à un besoin local et alimentant le 19ème arrondissement, mais qui doit aussi venir à l’avenir au secours éventuel des zones d’aménagement du nord-est de Paris. L’aspect architectural du futur bâtiment a fait l’objet d’esquisses, en concertation avec différents acteurs du territoire, Maison de France et la mairie du 19ème. Le début des travaux pour le poste des Buttes Chaumont est programmé pour le mois d’avril 2014, avec au départ de gros travaux de terrassement, jusqu’en 2016. Des analyses géotechniques ont été effectuées : il n’y aura pas de pilotis, mais les fondations du bâtiment seront adaptées au terrain.

Annonce des travaux rue de l’Atlas

La dernière partie de la réunion, animée par Halima Jemni, Première adjointe au maire chargée entre autres de la voirie, des espaces verts et des déplacements, fut consacrée aux opérations de voirie sur le quartier Bas-Belleville. Traçant le bilan de la mandature, Halima Jemni mit en évidence la sécurisation des carrefours (Atlas/Bolivar, Bolivar/Burnouf, Villette/Burnouf, et encore Belleville/Rebeval). La rue Lauzin est actuellement en réfection. Cette rue semi-piétonne pose quelques problèmes de sécurité, avec la présence d’une crèche. La Première adjointe évoqua encore la réfection des pieds d’arbre, qui constitue un problème de voirie géré par la direction de la propreté, la création de trois parcs de deux roues depuis le début de la mandature, la rénovation des trottoirs des rues Jules Romain et Rebeval, et le développement de l’éclairage public avec l’actuelle politique du Plan climat.
Puis elle s’attacha aux perspectives de développement de la voirie. Le quartier Rebeval va devenir un quartier vert. Mais le grand chantier à venir est celui de la rue de Belleville. Les trottoirs sont vétustes et pas assez larges pour les personnes à mobilité réduite. Le réaménagement a été évoqué avec le maire de Paris Bertrand Delanoë. On part sur un diagnostic, le problème doit être considéré dans sa globalité, ce sera l’une des deux priorités de la prochaine mandature, avec le réaménagement de la Place des Fêtes.

De 1891 à 1924, la rue de Belleville fut desservie par un funiculaire

Halima Jemni aborda enfin la problématique des déplacements. Il existe une forte demande pour la création d’une ligne de bus sur la rue de Belleville. Une demande de traverse (un minibus à cadence lente) n’a pas obtenu de réponse favorable. Mais le Syndicat des Transports d’Île de France (STIF) travaille actuellement sur le maillage des bus parisiens. Il est envisagé de prolonger la ligne 151 vers la Porte des Lilas et de là sur la rue de Belleville. Ce sera un sujet de discussion pour les années à venir. Quant aux Velib’, la mairie du 19ème arrondissement n’est pas toujours satisfaite. C’est le problème du réapprovisionnement des stations « sur les hauteurs » : les gens descendent volontiers en vélo, mais ne veulent pas forcément les remonter !

Michel FABRÉGUET Mars 2013

Quartiers Libres, le canard de Belleville et du 19ème (1978-2006) numérisé sur le site internet La Ville des Gens depuis 2009.

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