La ville des gens : 13/novembre

Les bals musette de Belleville-Ménilmontant

[/Une proposition de Maxime BRAQUET 


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Rédaction révisée au 19 juillet 2017.


Belleville, l’un des temples de l’art  [1]

Pour tous ceux qui ont, disons, moins de cinquante ans en 2017, les bals musette, c’est du pur folklore parisien ! Ces choses appartiennent à la génération des grands-parents en ce qui regarde les tout derniers encore en activité dans les années 1965-1975 et des arrière-grands-parents quant aux autres. Pour s’exprimer à la façon de Charles Trenet, longtemps après que ces bals ont disparu, leur empreinte persiste pourtant dans les replis de la mémoire collective grâce à des films culte des années 1930 tels que La Belle Equipe, où Jean Gabin, vous savez, chante Quand on s’promène au bord de l’eau, et Circonstances atténuantes, dans lequel Arletty et Michel Simon reprennent tour à tour le refrain d’une java canaille : « Comme de bien entendu ». A partir d’eux, nous nous sommes composé une image arrêtée des bals musette, une image d’Epinal en vérité : l’arrière-salle pas très grande d’un café de faubourg, plus ou moins bouge, la piste de danse parquetée sous des guirlandes courant d’un mur à l’autre (illustration 1), les musiciens : un accordéoniste soliste et un ou deux comparses marquant le rythme, juchés sur un balcon ou une estrade (illustrations 2, 3) ; ces messieurs les danseurs, coiffés d’une casquette, le mégot de cigarette collé au coin des lèvres et le cou entouré d’un foulard , toupillant à petits pas autour de la piste et collant contre eux leur cavalière (illustration 4), les mains plaquées sur ses fesses le cas échéant ; un employé du bal se faufilant entre les couples et lançant le fameux « passons la monnaie » car, à cette époque, on payait à la danse. Dans cette mémoire recomposée figure un public bigarré d’ouvriers et de blanchisseuses, de voyous de barrière– cette petite pègre que les journalistes ont appelée « apache »– avec leurs « gagneuses » et de bourgeois ou bourgeoises venus s’encanailler, comme la célèbre chanson de musette C’est un mauvais garçon le raconte…

Forme ô combien populaire de distraction, les bals musette abondaient dans tous les quartiers populeux des grandes villes et surtout à Paris car le modèle était d’abord parisien. Dans la capitale, donc, ils se trouvaient particulièrement agglomérés du côté de la Bastille : rue de Lappe, des Taillandiers, passage Thierré, etc., mais des concentrations existaient aussi autour du Carreau du Temple, à Grenelle, sur la « montagne » Sainte-Geneviève, aux Batignolles, dans le bas Montmartre du Nord, à Charonne et à la Villette. Les « guinches » de Belleville et de Ménilmontant n’étaient pas les moins courus, au contraire, puisque ces villages renfermaient des temples de danse majeurs comme Le Boléro, le Bal Ramponeau, La Java ou le Ça gaze… Nous y viendrons bien sûr dans la deuxième partie de cet écrit mais, auparavant, il est sans doute nécessaire de planter le décor, d’expliquer notamment comment ces bals ont constitué pendant trois-quatre décennies des lieux privilégiés de socialisation, comme disent les sociologues, et le foyer de cristallisation d’une authentique culture populaire, à vrai dire la seule culture populaire spécifiquement parisienne qui se soit jamais forgée dans le giron de la capitale. La culture musette, urbaine avant tout, est le pendant naturel du tango de Buenos Aires, du fado de Lisbonne, du flamenco de Séville, du rebetiko de Thessalonique ou du blues de Memphis (Tennessee). A titre comparatif, on peut aussi parler d’une « attitude musette » comme on le fait à propos du rock.

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01. Un bal musette type des années 1920.


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02. Musiciens à leur balcon.


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03. Accordéon, banjo et batterie, base classique de l’ensemble musette.


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04. Danseurs de java, à casquette.


PREMIERE PARTIE
Brève histoire du musette

A l’exemple du rap et de toute culture vraiment populaire, le musette est un produit de fusion et de métissage. Il a une histoire que nous allons retracer à grands traits, en commençant par une explication de mots.


De la cornemuse à l’accordéon

Pourquoi, en effet, dit-on bal musette ? alors que la musette en question n’a rien à voir avec la sacoche dans laquelle les ouvriers d’antan emportaient leur gamelle de déjeuner à l’usine. Non, la musette qui entre en jeu dans notre affaire, c’était un type de cornemuse dont le nom, à partir de 1860, fut transmis aux bals de quartier où l’on dansait, justement, au son de la musette. Celle-ci avait aussi pour désignation cabrette parce que son sac à air, gonflé à la bouche ou par l’action d’un soufflet, était taillé dans la peau d’une chèvre (illustration 5). Il s’agit d’un vocable auvergnat et cela renvoie directement au fait que ces bals à la musette étaient tenus par des natifs du Massif central. Ils avaient fait leur apparition à Paris dès le milieu du XVIIe siècle, créés par des travailleurs immigrés, et offraient l’occasion de réunions de communauté où s’entretenait la culture des villages du Cantal, du Puy-de-Dôme, de la Haute-Loire, les trois parties de l’Auvergne proprement dite, et du voisin rouergat (Aveyron) [2]. En habits traditionnels, les Auvergnats, au sens large, y venaient danser les bourrées et les gigues rustiques du pays (illustration 6), la vielle à roue accompagnant la cabrette dans ce qu’il est un peu exagéré de nommer un orchestre. De telles manifestations se trouvaient déjà nombreuses à la fin du XVIIIe siècle et Sébastien Mercier, dans son illustre Tableau de Paris, rédigé entre 1783 et 1788, y fait allusion en ces termes : « Il est des bals pour tous les états : les porteurs d’eau et les charbonniers ont les leurs… Dans des caves, même au fond de quelques allées, dans de sales cabarets, au son d’un violon grossier, ou d’une rauque musette, tous les dimanches et toutes les décades (car le peuple chôme doublement), souvent même dans l’intervalle, les Auvergnats dansent à ébranler les planchers et à faire craindre les réparations locatives. Le lieu de la danse est éclairé par un lustre composé de deux morceaux de bois en croix ou par quelques lampions rangés à terre le long des murs… Vous voyez s’élever et retomber sans cadence et sans mesure des danseurs inimaginables. »

C’est bien joli, tout ça, nous direz-vous peut-être, mais n’explique pas le lien avec les bals musette qui ont fait la joie de nos anciens, où il n’y avait ni cornemuse ni bourrée mais java et accordéon. Pourtant, le lien, car il y en a un, est précisément l’accordéon et voici de quelle façon : de cet instrument, il faut d’abord savoir que, inventé en 1829 (en Autriche), il n’a guère été pratiqué en France avant 1880 et ce sont de nouveaux travailleurs immigrés, cette fois transalpins, qui l’importèrent alors en masse en notre pays dans leurs bagages d’exilés. Les Italiens l’avaient adopté très tôt et en étaient si bien devenus des spécialistes qu’en plus de le pratiquer en musiciens, nombre d’entre eux en fabriquaient également. Il y eut ainsi des ateliers de construction ou de réparation fameux à Ménilmontant, chez Gerbino, 14, rue des Amandiers, à Charonne, chez Atti (illustration 7), et à la Villette, l’atelier paternel des frères Peguri - dont nous reparlerons tout à l’heure – au 22, rue de Crimée par exemple : l’un des enfants, Michel, offrira vers 1936, au 45 de la rue des Amandiers, ses prestations d’accordeur spécialisé. Ouvriers à la base, ces immigrés, quand ils étaient instrumentistes musicaux, cherchèrent assez vite emploi dans les bals de quartier (qu’on appelait aussi « bals de famille ») pour arrondir leur salaire d’usine ou de chantier. Leur acceptation, chez les Auvergnats, fut très difficile car les Cantalous et les Aveyronnais craignaient que l’accordéon ne corrompît les traditions et surtout ne chassât la sacro-sainte cabrette de son trône d’instrument directeur de la danse. Appréhension du reste très justifiée car le « piano à bretelles », même sous sa forme première diatonique, montrait des potentialités musicales bien supérieures à celles de la musette. Mais, comme dit le sage, on n’arrête pas le progrès et la cohabitation de la cabrette et de l’accordéon finit par s’imposer au milieu de la décennie 1890 (illustration 8). On vit même des joueurs de cabrette – cabrettaïres, pour le dire en auvergnat – éminents comme Louis Clavière et Géraud Sudre se mettre à l’instrument naguère honni, sans lâcher toutefois la cornemuse ancestrale (illustration 8). La mise au point de la version moderne – c’est-à-dire chromatique – de l’accordéon vers 1900, amplifiant les possibilités rythmiques et offrant surtout des ressources mélodiques aussi bien qu’harmoniques nouvelles, hâta l’hégémonie de l’instrument qui, autour de 1910, avait pratiquement évacué la cabrette des orchestres, la reléguant aux manifestations folkloriques.


L’époque classique

C’est en gros entre 1895 et 1905 que le vieux bal à la musette devint le bal musette de grand—papa et que s’élabora le style musical de danse que nous appelons encore aujourd’hui « musette » tout court, bien que tout rapport à la cornemuse ait disparu. Cette musique, remarquable produit du génie populaire, est fait de l’osmose des fonds auvergnat, où la cadence a grande importance, et italien, plus porté sur la mélodie, au sein du creuset des us et coutumes parisiens. Le mariage entre les deux origines se laisse assez bien percevoir dans un morceau comme cette polka à la transalpine composée vers 1906, pierre blanche historique car sa « gravure » sur rouleau – sans titre – constitue le tout premier enregistrement de musique musette. Les Italiens apportèrent une touche de mélancolie joyeuse bien à eux. Elle est surtout très sensible dans les valses lentes en mode mineur (la toute napolitaine Reginella, par exemple) qui, plus peut-être que la java, danse dérivée de la mazurka, est l’emblème du musette.

Accélérons maintenant le pas pour narrer la suite. Les années 1910 seront le premier âge d’or du musette. C’est l’époque des plus anciens classiques du genre comme Reine de musette, Les Triolets, Reproche, Miliana, Aubade d’oiseaux et La Bourrasque, dus aux talents de composition d’instrumentistes légendaires tels les frères Péguri, Charles, Michel et Louis, ou Albert et Emile Carrara ainsi que Médard Ferrero, tous italiens d’origine, d’une part et de l’autre côté Momboisse et Emile Vacher, ce dernier, ça vaut le soulignement, n’étant pas même auvergnat car tourangeau (illustrations 9 et 10).


Le « swing musette » ou : Jazz et Java

Une deuxième grande ère s’ouvre à partir de 1928, où l’on voit la formule des petits cafés-bals des origines commencer à s’effacer devant la recette moderne des dancings musette. L’illustre Balajo de la rue de Lappe, ouvert en 1935, était de ce dernier type. Avec cette mutation disparaîtront aussi peu à peu les traits canailles qui ont fait la légende du musette. A ce propos, nous voulons rééquilibrer un peu les choses. A en croire de nombreuses chroniques ou romans à la Francis Carco, les musettes étaient des foyers de mauvais garçons où les rixes au couteau pour les appas d’une dame étaient monnaie courante, genre Casque d’or, vous voyez le tableau. Certains auteurs tracent même un parallèle entre la naissance du musette et celle du tango argentin, qui, on l’a très souvent dit, s’enfanta dans les bouges et seulement entre « machos » au départ. En vérité, et cela remonte bien avant le temps de l’accordéon, il y avait à Paris, des bals tranquilles qu’on appelait d’ailleurs bals de famille, catégorie la plus nombreuse, des bals plus délurés et puis, c’est vrai, des rendez-vous de ces fameux apaches. Comme on le verra d’ailleurs bientôt, ces deux derniers genres étaient passablement illustrés à Belleville.

A l’aube des années 1930, le climat général des musettes change donc. Et particulièrement au plan musical. Les années qui précèdent la IIe Guerre mondiale voient un profond renouvellement à ce niveau. Il s’accomplit en très grande partie sous l’influence d’une école de musique à priori éloignée des flonflons du piano à bretelles : le jazz nord-américain, qui va apporter le trait fondamental du swing dans l’exécution du répertoire musette. Il en résultera une floraison de compositions magnifiques et quasi magiques : Mystérieuse, Indifférence, Flambée montalbanaise, Mirabelle, etc., pour ne citer que ces titres, sorties de la plume d’une génération de musiciens exceptionnels dont Jo Privat, Tony Muréna, Gus Viseur (qui était belge, soit dit en passant) et Charley Bazin (illustrations 11-13). Avec ceux-ci, le genre musette acquiert définitivement ses lettres de noblesse. Les créations de tels artistes, virtuoses tout en étant limpides, sont très élaborées au niveau de la mélodie et raffinées dans les ornements ; elles font du musette une musique que l’on écoute désormais autant voire presque plus qu’on ne la danse. L’imprégnation jazz, il vaut la peine de le dire, est beaucoup venue du concours des musiciens manouches qui, spécialistes du banjo et de la guitare, assurèrent la rythmique dans les orchestres musette dès le début des années 1920. Avant de se consacrer complètement au jazz, Django Reinhardt lui-même fut, est-ce que nous vous l’apprenons ? un excellent joueur et même compositeur de valses musette entre 1926 et 1930 (illustration 14). On peut s’autoriser à dire que, après les Auvergnats et les Italiens, les Manouches ont formé la troisième racine ethno-musicale du musette.


Déclin

Comme expression d’un mode culturel de masse, le musette, malgré de nouveaux talents incontestables en accordéon, notamment Yvette Horner, décline cependant après 1950 avec les mutations de la société, et presque tous ses bals fermeront au cours de la décennie 1960. Depuis vingt-cinq ans, toutefois, des artistes venus d’horizons divers : jazz, rock, rap ou chanson, en réhabilitent de façon convaincante l’esprit et les virtualités musicales au-dessus du fil du temps. Citons pour exemples le jazzman Richard Galliano, l’éclectique Marcel Azzola, les « hétéroclites » Bernard Lubat et Marc Perrone, le rocker Gérard Blanchard, le groupe néo-réaliste Les Têtes raides ou le rappeur parigot judicieusement appelé Java, etc.

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05. Sonneur de cabrette, en l’occurrence le légendaire Antoine Bouscatel.


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06. Bal de famille auvergnat vers 1840. A droite, le joueur de cornemuse.


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07. Boutique du fabricant et réparateur d’accordéons Atti, rue des Orteaux, vers 1930.


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08. La conciliation de la cabrette et de l’accordéon.


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9 et 10. Deux grands pionniers du « musette » moderne : Carlo (Charles) Peguri et Emile Vacher.


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11-13 Trois accordéonistes virtuoses des années 1930-1940, marieurs de la java et du jazz : Jo Privat (à 17 ans), Tony Murena et Gus Viseur.


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14. Le jeune Django Reinhardt (vers 1925), banjoïste de bal musette.


SECONDE PARTIE [3]
Les « guinches » sur notre montagne

Nous avons cité tout à l’heure Jo Privat et c’est lui qui va en quelque sorte nous servir à présent de guide pour initier la visite des musettes de Belleville. A un double titre, on ne pouvait trouver mieux dans ce rôle que Georges dit Jo Privat ? C’est d’abord un authentique poulbot de Ménilmontant puisqu’il a passé toute son enfance rue des Panoyaux (ses parents habitaient au n° 46) (illustrations 15 et 16). Ses origines familiales le disposaient ensuite particulièrement à devenir un ambassadeur du musette puisque le père, maçon, était auvergnat et la mère, ouvrière en décolletage, italienne.


Les bals de Jo

Jojo, né en 1919, était encore garçonnet quand son père l’emmena au 54 de la rue de Ménilmontant pour lui mettre l’accordéon dans les oreilles. C’était l’adresse, située un peu au-dessus la rue des Amandiers, du café Au Thermomètre, où des joueurs de piano à bretelles donnaient des manières de récital musette. Trois ou quatre ans plus tard, le pré-ado entamait son apprentissage de musicien sur le pavé des rues, notamment au belvédère de la rue Piat. Il faisait la manche dans les lavoirs (celui du 15, rue Jouye-Rouve par exemple) et les cafés, les tenanciers de bistrots comme celui du Thermomètre étant nombreux au sein des années 1930 à rechercher, à Belleville et partout, des musiciens pour animer les bars à l’heure de l’apéro ou soutenir la cadence de battage des laveuses. Outre au café de son éveil au musette, Jo cachetonna ainsi au Balcon, au pied de la chaussée de Ménilmontant, ou, côté Belleville, à La Vielleuse, au Trianon, au Vieux Saumur, à la Marquise et bien d’autres institutions bistrotières de nos quartiers (encore existantes pour plusieurs d’entre elles). Vite affirmé, le talent de l’adolescent fut remarqué par le grand maître Emile Vacher qui, en 1935, lui obtint sa première embauche professionnelle dans un orchestre de bal musette ; c’était à L’Alhambra, au 22 du bd de la Villette. Par malchance, il n’existe pas d’image de ce bal dont la salle s’ouvrait derrière un cinéma, appelé du même nom. L’un et l’autre ont disparu dans les années 1960. Par chance dans l’infortune, la plume de l’écrivain bellevillois pur jus qu’est Clément Lépidis vient compenser le déficit iconographique. Dans Les Bals à Jo, il présente la salle de ce musette ainsi : « […] dans le passage au fond duquel se trouvait le bal flottaient des odeurs, un néon couleur sang tremblait au faîte d’une façade lézardée. Il fallait franchir cinquante mètres de pavés défoncés pour y parvenir. » Le regretté Clément ajoute, dans Monsieur Jo, ces notes précises : « Un lieu qui tenait davantage du bouge que du bal des familles. Grand comme un mouchoir, au fond d’une impasse grossièrement pavée jouxtant un cinéma de même nom. Le musette de Marcel la Bohème – c’était le surnom du tenancier du bal à l’époque où Jo s’y produisit – n’occupait pas plus de surface qu’un deux-pièces cuisine, l’estrade de l’orchestre surélevée pour laisser place aux danseurs. Les tables étaient vissées au sol. Au fond de la salle, trois tabourets devant un comptoir en étain. Une odeur de tabac froid et d’alcool mettait de suite les visiteurs dans l’ambiance. Le parquet ciré invitait à la danse […]. » Déjà toute une ambiance dont Lépidis, au sein du même livre complète ensuite la description avec ce tableau gouailleur : « La clientèle ne donnait pas dans le satiné et le langage, on s’en doute, n’était pas celui de l’Académie française. Il y venait des truands des quatre arrondissements, des filles habituées aux bouges de Montmartre et qui glissaient vers Belleville où l’on trouvait encore de la verte [c’est-à-dire de l’absinthe, vous aurez vous-mêmes traduit]. ». Bel endroit de formation pour l’adolescent qu’était alors Jo ! direz-vous.

Le second bal où travailla Jo, en 1936, est bellevillois lui aussi et du reste situé à deux pas de L’Alhambra puisque logé au 105, rue du Faubourg-du-Temple, de l’autre côté du carrefour marqué par la station de métro Belleville, au fond d’une galerie commerciale du rez-de-chaussée du Palais du commerce (curieuse construction Arts déco encore visible de nos jours). C’était La Java. Alors, si L’Alhambra n’a jamais compté parmi les grandes salles de musette de Paris, La Java, elle, quand il s’agissait vraiment d’un musette [4], jouait les premiers rôles et le simple fait que Jo y fut embauché, de nouveau grâce à la recommandation de Vacher, atteste les progrès foudroyants que le tout jeune homme avait accomplis en peu de temps dans l’art de l’accordéon. Il ne remplaçait à La Java rien de moins qu’un artiste chevronné et pionnier du musette, Antoine Tedeschi. Ce bal avait été ouvert en 1928. Il était sensiblement plus spacieux que l’établissement du boulevard de la Villette et les gars du « milieu » qui le fréquentaient appartenaient à une caste supérieure qui mettait davantage les manières. La Java, en sous-sol, « s’offrait aux regards à l’abri d’une lourde porte en fer forgé, rapporte Lépidis dans Les Bals à Jo, derrière laquelle on parvenait à la salle de bal par un escalier circulaire. Une haute estrade entourée d’une épaisse toile verte supportait l’orchestre. Face à la salle, le bar occupé par deux loufiats, foulard autour du cou. […] Le lieu suintait d’une espèce de couleur nocturne. » L’atmosphère, comme de juste, était saturée de fumée de cigarettes (illustrations 17-20).


Deux animateurs particuliers :
Django Reinhardt et Jane Chacun

Jo ne resta pas très longtemps à La Java non plus, appelé à développer dans des bals de plus en plus cotés une carrière déjà fort bien engagée. On le sait, le fils de l’Auvergnat et de l’Italienne formera pendant près de quarante ans le pilier musical du mythique Balajo de la rue de Lappe.. A La Java, pour revenir à elle, le débutant prodige de l’accordéon accompagnera l’une des reines de la chanson musette, Jane Chacun (illustration 21), qui est beaucoup passée dans les concerts et bals de Belleville. Jane, il vaut la peine de le dire, a sans doute été la première interprète, donc avant Lucienne Delyle, de la très célèbre composition d’Emile Carrara sur des paroles de Léo Agel, Mon Amant de Saint-Jean, dans une version primitive où l’« amant » en question n’était encore qu’un « costaud », c’est-à-dire un barbeau, un proxénète, quoi. Et puis nous voulons encore rattacher à La Java un épisode tragique de la vie de Django Reinhardt. Django et son banjo avaient fait, en 1928, l’ouverture de La Java avec l’accordéoniste Maurice Alexander, bien connu comme accompagnateur de la grande Fréhel. C’est un soir de novembre de cette année, alors qu’il venait de terminer sa prestation au bal de la rue du Faubourg-du-Temple et avait regagné sa roulotte de Manouche, qu’un incendie se déclencha dans l’habitation à la suite d’un geste malencontreux. Le musicien y faillit mourir et ne put s’en tirer qu’en subissant la perte de l’usage de deux doigts de la main gauche.

Django, entre 1926 et 1928, et Jane Chacun, vers 1936, ont passé dans un troisième bal bellevillois, le Ça gaze, un fringant musette créé en 1924 au 27 de la rue de Belleville par le cafetier Madérieux. Jo y a travaillé aussi mais plus tard, pendant la guerre. Des pointures majeures du piano à bretelles ont assuré les beaux jours de cet établissement, tels Fredo Gardoni, Augusto Baldi, qui deviendra propriétaire de La Java, Maurice Alexander et l’Auvergnat bon teint Jean Vaissade, avec lequel Django, comme banjoïste, a fait ses premiers enregistrements sur cire. Il y eut très probablement aussi le Nordiste Victor Marceau, et c’est très certainement pourquoi celui-ci aurait titré Ça gaze un autre prestigieux tube du musette. Dans son livre de chroniques Commune Mesure (1938), Renaud de Jouvenel parle d’« une salle sombre qu’un éclairage rouge et voilé déguise d’un peu de mystère bon marché. » (illustrations 22-24). Clément Lépidis ajoute dans Monsieur Jo qu’« il y régnait une ambiance de bouge ». Il y existait d’ailleurs une sortie de secours sur le passage Lauzin (aujourd’hui effacé) qui, un peu dérobée, était bien pratique les soirs de rafle pour la partie de la clientèle qui craignait la police. A l’époque de l’occupation allemande de Paris, le Ça gaze, comme bien d’autres bals, ferma officiellement ses portes mais, en réalité, poursuivit ses soirées de manière clandestine. Jo Privat, qui fut un acteur de ces soirées, rapporte qu’à l’époque, le musette du 27, rue de Belleville fut surnommé La Rafale en raison d’un échange de coups de mitraillette qui se serait produit entre truands.


Autres pistes de danse vedettes

Bien plus paisible se trouvait être le Ramponeau, au 3 de la rue éponyme, à l’angle avec la rue Dénoyez [5] (illustration 25). Attenant au café Raynal, il représentait le type même du bal de famille dont j’ai parlé tout à l’heure. C’était une salle plutôt grande et abondamment éclairée, à la différence du Ça gaze et de La Java. Réputé chroniqueur des années 1910 et 1920, André Warnod nous en parle ainsi : « L’accordéon est perché sur une sorte d’armoire. Aux murs, des écriteaux rappellent que la bonne tenue est de rigueur et, entre autres, que les messieurs ne doivent pas danser entre eux. » Ces derniers mots étaient-ils une plaisanterie ? Pour Warnod, en tout cas, cette maison était l’un des musettes les plus beaux de couleur qui existaient dans la capitale. Les guides des festivités parisiennes du temps le recommandent comme un haut lieu « musettier » bellevillois à l’égal de La Java. A la hauteur de la station de métro Couronnes et de la rue éponyme, Le Boléro, 54, boulevard de Belleville, a eu également une belle renommée. Un magazine spécialisé, La Revue de l’accordéon, parle en 1935 [6] du cadre « merveilleux » de la salle qu’animaient de leur instrument les maîtres Albert et Emile Carrara. Parfois, Jo Privat y faisait les après-midi du samedi et du dimanche, retournant au Balajo en soirée ; c’est ainsi qu’il vit un jour arriver sur le boulevard bellevillois Jean Gabin et sa compagne d’alors, Mireille Balin. Ce musette, qui devint un dancing, était coté assez chic.

Ancien était également le bal des Trois Lions, 86, bd de Belleville, angle avec la rue Bisson. Voici comment Warnod, que nous avons déjà cité, le dépeint en 1922 : « Il porte un nom prometteur mais il n’a rien de bien curieux. Le bal des Trois Lions a lieu 4 fois par semaine dans une grande salle attenant à un café, un très grand café, éblouissant de lumière, avec une terrasse, un café comme il y en a tant sur ces boulevards lointains, avec des phonographes et des garçons empressés. Le public est composé d’ouvriers et d’ouvrières du quartier. Tout cela est assez crasseux, sans pittoresque ni couleur. La salle est garnie de guirlandes en papier, les danseurs sont nombreux, on ne reçoit dans la salle de danse que les gens qui dansent, les buveurs doivent rester au café. » Dans ce café, le môme de Ménilmuche Maurice Chevalier, âgé de 12 printemps, effectua son tout premier apprentissage de scène, en 1900. Sans appointements, comme de bien entendu.

Le Belleville des grandes années du musette comptait encore une dizaine d’autres bals d’une certaine importance mais sans doute un peu moins courus que ceux que nous avons précédemment nommés. Il y en avait notamment une petite agglomération sur les hauteurs du quartier de la porte des Lilas, dont Le Lapin vengeur [7] et le Bal Varèse, au bout de la rue de Belleville, qui sont peut-être ceux que le romancier bellevillois Eugène Dabit, l’auteur de L’Hôtel du Nord, évoque dans son livre de mémoire Faubourgs de Paris (1933). Non loin de là,, au 136 bis de la rue Pelleport, le Bal du Stade Anastasie était avant tout, dans les années 1921-1933, un rendez-vous parisien majeur pour la boxe, à la fois salle d’entraînement et ring de combats. Sur un terrain extérieur attenant, les pratiquants de toute discipline sportive pouvaient affiner leur forme. Ce complexe appartenait à un ancien champion du noble art, Louis Anastasie, qui avait établi là son Continental Sporting Club. Le Stade Anastasie faisait aussi restaurant, c’était pratique pour les athlètes qui pouvaient reconstituer à table leurs forces puis se délasser aux accents de l’accordéon. Enfin, des séances de cinéma de plein air s’y donnaient l’été. Un certain romancier américain nommé Ernest Hemingway passa au moins une fois dans ce surprenant lieu [8].

Revenons à nos moutons : au centre de Belleville, le restaurant franco-italien des frères Regalli, 19, de la rue de la Villette, possédait une salle de sociétés de bon genre qui, les week-ends, accueillait un public fourni sur sa piste de danse musette : il avait pour seconde enseigne Le Roulis, tout un programme. Le Bal Rispal de la rue des Envierges avait également des fidèles. Dans la cour du 28, rue de Ménilmontant, il y eut aussi un bal, voisinant avec le cinéma Phénix. Mais, curieusement, les établissements dansants de Ménilmontant, qui ont évidemment existé à plus d’un exemplaire, n’ont pas ou très peu laissé de traces dans les mémoires écrites. Il est cependant possible de penser avec de grandes probabilités de vérité que des musettes à l’accordéon ont pris la succession de ces musettes à la cornemuse – c’est-à-dire rappelons-le, les vieux bals auvergnats – qu’un journaliste, Emmanuel Patrick, cite dans une série d’articles de 1886 et 1887 (voir à la bibliographie). Tel fut sans doute le cas de La Tête de cochon, 116, boulevard de Ménilmontant, qui était aussi une gargote. La fameuse Amélie Hélie, dite Casque d’or, fréquentait l’endroit, affirment des biographes de la dame. Nommons aussi le Rendez-Vous de la Vienne, au 103 du même boulevard mais sur le trottoir opposé, côté 11e arrondissement. Dans ses chroniques, Pattrick (mais E. Chautard en parle aussi dans La Vie étrange de l’argot), donne encore le cas du bal Jules Bonnabot (1, rue de Pali-Kao-74, bd de Belleville) : « Sorte de bal musette d’ordre inférieur […] qui existait depuis une vingtaine d’années. Au-dessus de la porte d’entrée, on avait accroché un tableau qui représentait deux couples d’Auvergnats en habits de fête exécutant des entrechats fantastiques. Au fond, un monsieur, grave et solennel, soufflait dans une musette. Comme légende, cette inscription qui n’appartient à aucune langue connue : “Mi pia bien la dansa / Viva les Auvergnats !” Cet établissement a été volontairement fermé au mois de septembre dernier [donc en 1884] parce que n’y allait plus personne. Le local a été transformé en salle de billards. » Ce fut le café-hôtel Burguière vers 1905.

Voilà, nous avons à peu près bouclé le sujet et, pour prendre congé, terminerons par un témoignage personnel. Le musette, comme expression populaire génératrice de formes culturelles et d’un comportement social, a, répétons-le, cessé de vivre depuis une cinquantaine d’années. Tout au plus représente-t-il aujourd’hui, dans nos modernes « boîtes » et « discothèques », un numéro dans l’ordre des danses, entre tango et fox-trot, pendant le quart d’heure rétro de la soirée. Pourtant le spectre du musette a continué, bien après 1965, à hanter les vieux cafés de nos quartiers. Il y a de cela seulement deux décennies, par exemple, il n’était point exceptionnel de rencontrer encore dans certains bistrots de Belleville, à l’heure de l’apéro, un accordéoniste à la tête chenue offrir l’amuse-bouche de tubes de musette aux clients fidèles du bar. Tout à fait dans le climat que dépeint une très célèbre et magnifique photo de Doisneau prise dans un bar près des anciens abattoirs de la Villette (illustration 27). L’auteur du présent article a connu en particulier cela dans un bar-tabac de la rue Saint-Maur, en face de l’église Saint-Joseph, au sein du bas Belleville, ou bien dans la salle de ce restaurant ouvrier à la mode d’antan qui occupa, jusqu’en l’an 1997 à peu près, l’angle des rues Pixérécourt et de la Duée, à Ménilmontant [9]. Un jour qu’il y déjeunait, il demanda à l’accordéoniste de service cette fois-là qu’il jouât Indifférence. « Attendez que je m’échauffe un peu », répondit-il. Quelque morceaux après, effectivement « échauffé », il envoyait une magnifique interprétation du chef-d’œuvre de Murena.
Maxime BRAQUET

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15 et 16. Le gosse Jo à six ans et son théâtre d’aventures d’alors, la rue des Panoyaux.


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17. « La Java ». L’entrée du bal en 1950.


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18. « La Java ». La piste de danse, dessin de 1932 extrait de la revue « La Rampe ».


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19. « La Java » : les danseurs.


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20. « La Java » : le distributeur et ramasseur de jetons de danse.


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21. Jane Chacun, son portrait sur la pochette du CD d’un réenregistrement, donc, moderne de ses succès.


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22. Le « Ça gaze » : la salle et la piste, dessin de 1932 extrait de la revue « La Rampe ».


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23. Le « Ça gaze » (maison Madérieux) : jetons de danse.


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24. Le « Ça gaze » : manifestation pittoresque devant l’entrée, rue de Belleville, vers 1940.


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25. Le « Bal de famille Ramponeau ». Remarquer la fenêtre de type fenière sous le toit, signe d’une vocation plus ancienne de la construction.



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26. Belle et mystérieuse dame de l’accordéon devant des saigneurs de la Villette. Merci, Doisneau !


ANNEXE. Adresses des bals musette de « chez nous » :

Alhambra (L’), 22, bd de la Villette, 19e.
_Balcon (Au), 152, bd de Ménilmontant, 20e. Bal du dimanche.
_Billards (Aux Trois), ex-Lions, 86, bd de Belleville, 20e.
Bon Coin (Café Au), 10, rue Pixérécourt, 20e.
Bonnabot (Bal), 74, bd de Belleville (1, rue de Pali-Kao en 1877), 20e.
Ça gaze, 27, rue de Belleville, 19e.
Cayla (Bal), il ne s’agit pas de Martin Cayla le cabrettaire, 10, rue du Général-Brunet, 19e.
Au Clair de lune (Café),1, bd de Belleville (d’après la Revue de l’accordéon (décembre 1935), 11e. L’accordéoniste Gaschard s’y produisait.
Clavière–s (Bal Louis), 103 (ou 107 ?), rue Saint-Maur, 11e.
Guillème (Petit Bal), rue de Ménilmontant, vers la rue Sorbier, 20e.
Java (La), 105, rue du Faubourg-duTemple, 10e.
Lacomme (Bal musette), 37, rue Jacques-Louvel-Tessier, 10e.
Lac-Saint-Fargeau (Bal du), maison Raveau, 296, rue de Belleville, 20e. Pas forcément musette.
Lapin vengeur (Le), 341, rue de Belleville, 19e.
Potier (Bal musette), 72, rue d’Angoulême (Jean-Pierre Timbaud après 1945), 19e.
Ramponeau (Bal de famille), 1, rue Dénoyez, 20e.
Regalli (Bal), 19, rue de la Villette, 19e.
Rendez-Vous de la Vienne (Au), 103, bd de Ménilmontant, 11e. Selon Patrick, il y avait là en 1886, « presque en face de l’ancien bal Graffard : un piètre et rebutant débit de boissons ayant pour enseigne Au Rendez-Vous de la Vienne. La façade est de couleur rouge, comme le nez des buveurs endurcis ». Il dit aussi que le criminel Broussel, surnommé l’étrangleur de femmes, en était un habitué. Il y fut arrêté en 1883. André Warnod (voir 1922 à la bibliographie) reprend ces informations.
Rendez-vous du Lac (Le), 337, rue de Belleville, 19e.
Rispal (Bal), 18, rue des Envierges, 20e.
Stade (Bal musette du), 136, rue Pelleport, 20e.
Tête de cochon (Bal A la), 116, bd de Ménilmontant, 20e. Citée par Patrick : en 1887, gargote très achalandée.
Varèse (Bal), 296, rue de Belleville, 20e.
Victor (Guinguette), 6, impasse Compans, 19e. Actif déjà en 1911. Dans le cadre de l’affaire de la bande à Bonnot, les policiers, lors d’une « descente », trouvèrent des revolvers sur les danseurs. Willy Ronis l’a photographiée par deux fois, à des dates éloignées l’une de l’autre, et François Truffaut y a tourné une scène de Jules et Jim
Vosgien (Café Le), ex-Zaïna, 23, avenue Simon-Bolivar, 19e.




Débits de boissons qui, dans les années 1930, accueillaient à l’occasion des accordéonistes (notamment le tout jeune Jo Privat) pour de petits concerts :

Celtic (Café Le), 20, rue de Belleville, 20e.
Marquise (Café A la), 95, rue de Belleville, 19e.
Thermomètre (Café Au), 54, rue de Ménilmontant, 20e.
Trianon (Café A), 69, rue de Belleville, 19e.
Vielleuse (La), 2, rue de Belleville, 20e.
Vieux Saumur (Le), 10, rue de Belleville, 20e.




Quelques bonnes adresses très voisines
à la Villette (19e) et à Charonne (20e) :

Capelle (Musette), 16, bd de Charonne, 20e. Selon Patrick.
Cassagne (Musette), 140, bd de la Villette, 19e.
Rendez-vous des Charrons, 146, bd de la Villette, 19e.


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Nostalgie 2015 rue des Envierges (Photo Maxime Braquet).



Bibliographie

Ballen Noël, Django Reinhardt, éd. du Rocher (Monaco), 2003. BM et BNF.
Billard François, et Roussin Didier, Histoires de l’accordéon, éd. de l’INA,1991. BNF, BMF.
Boudard Alphonse et Azzola Marcel, La Valse musette et l’accordéon, éd. Solar, 1998. BM.
« Mémoires de Martin Cayla », dans Paris-Centre-Auvergne, n° 8, 1972. BNF
Delaunay Charles, Django Reinhardt, éd. Le Terrain Vague, 1961 et 1968. BNF.
Dubois Claude, La Bastoche, bal-musette, plaisir et crime, 1750-1939, éd. du Félin, 1997. Vente en librairie, accessible dans les bibliothèques municipales (BM).
Girard Roger, Quand les Auvergnats partaient conquérir Paris, éd. Fayard, 1979. BM et BNF.
Imbert Pierre Léonce, A travers Paris inconnu, éd. imprimerie G. Decaux,1876. BNF. Journal L’Auvergnat de Paris, années 1880-1910. BNF
Lépidis Clément, Monsieur Jo, éd. Le Pré aux clercs, 1986. BM ; Les Bals de Jo, éd. Le Sémaphore, 1998. Vente en librairie, BM.
Patrick Emmanuel, articles sur les vieux cabarets et bals de Paris dans le journal Le Courrier français, années 1886-1887. BNF
Pinguet Francis, Un monde musical métissé, éd. de La Revue musicale, 1984. BNF.
Pujoulx Jean-Baptiste, Paris à la fin du XVIIIe siècle, 1801. Accessible à la Bibliothèque nationale de France (BNF).
Rapport de police du 1er juillet 1879, recensement des bals. Accessible aux Archives de la préfecture de police de Paris.
Revue de l’accordéon et du bal musette (La), années 1935-1938. BNF.
Revue de l’accordéoniste, 1954. BNF.
Revue La Rampe, 1932. BNF (site Opéra),
Valdour Jacques. De la Popinqu’ à Ménilmuche, éd. Spes, 1924 ; Le Faubourg, éd. Spes, 1925. Les deux ouvrages à la BNF (« numérisés » Gallica).
Warnod André, Bals, cafés et cabarets, éd. E. Figuière,1913 ; Les Bals de Paris, éd. Georges Crès et Cie, 1922. Les deux ouvrages à la BNF.]



JPEG - 43.3 ko 11 avril 2016 : l’Association d’histoire et d’archéologie du 20e arrondissement (AHAV ; ahav.free.fr) vient de sortir, en version papier (format A5, agrafé à la pliure), le texte brut du présent article. Il fait partie du sommaire du bulletin n° 63 (2e tr 2016) de l’Association, avec un article de M. Paul Lecat : "De la campagne à la ville : naissance du quartier de la Réunion entre 1848 et 1860". On peut se procurer le bulletin (5 euros) en le commandant, soit à la librairie Presse à livre, 97, rue de Belleville, Paris 19e, soit auprès de l’AHAV (aha20@orange.fr).


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Notes :