La ville des gens : 16/février
Exposition collective

Art Urbain Contemporain IV

Pour la quatrième édition des expositions consacrées aux arts urbains, le cabinet d’amateur présente une sélection d’œuvres de Ender, Philippe Hérard, Florian Marco, Smot, David Veroone…

Ender

Né en 1973, Ender a vécu 25 ans dans le quartier de Belleville à Paris (haut-lieu du street art parisien dans les années 80), des murs qui marqueront le petit garçon qu’il était. Il est comédien professionnel depuis une vingtaine d’années. Le plus souvent, ses interventions dans les rues, sont des pochoirs réalisés préalablement sur papier et collés sur les murs. Le choix du collage plutôt que de la peinture directe sur le mur provient d’une double nécessité.

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D’une part, ses pochoirs sont composés de 3 à 6 layers (matrices utilisées pour chaque couleur, et peintes en couches successives), la mise en œuvre, longue, est donc peu compatible avec le travail dans la rue sans autorisation…

D’autre part, les œuvres sur papier ont vocation à exister sur le mur de manière extrêmement éphémère, l’objectif est de surprendre le passant-spectateur, de le faire sourire devant l’apparition soudaine, au matin, d’un pochoir sur le mur. Sa disparition, parfois rapide, parfois moins, due aux services de nettoyage de la ville, aux « collectionneurs », aux intempéries, à l’action du temps qui irrémédiablement effacera le pochoir, cette disparition, donc, est partie intégrante de l’œuvre, et du support utilisé.

« Mes interventions dans la rue ne sont pas si éloignées de mon activité de comédien, mes pochoirs sont mes personnages, la rue, le théâtre. Le tout est de mettre en scène, de faire correspondre les deux pour que le mur donne du sens aux pochoirs, le pochoir du sens au mur. Une fois le collage réalisé il vivra sa courte vie, il devient la propriété des passants qui poseront ou pas le regard sur lui. Avant d’être arraché, tagué, volé parfois, ou nettoyé, j’espère qu’il aura étonné et donné un sourire à ceux qui auront eu la gentillesse de la regarder. »

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Philippe Hérard, peintre en l’être
Par Jean-Luc Hinsinger

Confiné dans son appartelier, attelé à la redoutable tâche de traduire l’inconfort de l’homo modernus, faisant sienne(s) les couleurs de notre bonne vieille palette terre : ocre, brique, marron brun, vert, sable orangé… Philippe Hérard est un artiste rare.

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Ses « gugusses » comme il les nomme, anonymes, aux fêlures invisibles, aux postures improbables, sur une chaise bancale, une échelle de guingois, une mappemonde instable, couverte de journaux narrant le drame qui l’habite ou se débattant avec une bouée de sauvetage, à la recherche d’un équilibre, d’une place dans le monde… ce sont nos frères, nos cousins… nous ?

C’est avec une grande motivation et une force de travail impressionnante que Philippe Hérard a mis en œuvre son retour en galerie en novembre. Son appétence de créativité, ses instants de bonheur rejaillissent sur des œuvres toutes nouvelles et apprêtées pour une première sortie spectaculaire et ludique. Fraîcheur et enthousiasme, innovation et fidélité seront au rendez-vous, de quoi conforter les afficionados et faire entrer dans la ronde de nouveaux adeptes.

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Florian Marco : de minéral, d’encre et de lumière
Par Jean-Luc Hinsinger

Auréolé de quelques chamois : licence d’histoire de l’art et d’archéologie, diplôme de muséologie de l’école du Louvre, ce savoyard bon teint se lance à l’assaut de la capitale.

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Il n’est pas de ces intermittents saisonniers venus se shooter à la poudreuse, mais de ceux qui connaissent la rudesse des sommets, l’âpreté d’une nature indocile, et la difficulté de dompter les bêtes de fonte de l’ancestrale imprimerie familiale. Une de ses récentes séries d’assemblages de papier en témoigne : « Mon cœur est une montagne ».

Tout en retenue et discrétion, il est habité par une volonté farouche. Celle de réussir à poser sur la toile ses tourments intérieurs. Une idée peaufinée, un visuel clarifié, le geste, la réalisation ne seront plus qu’une évidence, une formalité.

Ses peintures, minérales, chaotiques, érodées, malaxées par les saisons, bruissent d’un romantisme sombre et impétueux. Lointains échos de la noirceur baudelairienne mâtinée du chimérique d’un Poe.

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Smot

A la recherche de Smot ! Depuis 2011, sont apparus sur les murs d’étranges dessins réalisés sur des napperons en papier. Entre gravures de l’encyclopédie Diderot et d’Alembert et collages surréalistes de Max Ernst, Smot nous dévoile un univers singulier, avec originalité, humour et poésie.

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Artist Up
L’imagerie poétique et piquante de SMOT !
http://www.artistup.fr

Les portraits de Miss Acacia
Arsenic et vieilles dentelles de Smot
http://billetsdemissacacia.com



David Veroone

Né en 1984, il vit et travaille à Lille. Passionné par la typographie et la calligraphie, il étudie la technique à l’institut St Luc de Tournai. Il crée des glyphes et invente des polices de caractères. Parallèlement à ses études, il découvre le graffiti (plus particulièrement le tag) et s’imprègne de la force et la spontanéité de cet univers.

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Pas de pseudonyme, pas de conquête de notoriété, seulement une recherche du « geste parfait » comme en calligraphie. Il utilise alors des textes, souvent sans ponctuation ou l’écriture automatique.

Son univers pictural évolue alors vers un style brut où le mouvement du pinceau dicte spontanément la forme définitive de chaque lettre. La surface blanche laissée non-peinte participe à l’équilibre de l’œuvre elle-même et crée un effet de profondeur.

Il utilise alors la découpe (le papercut) pour accentuer cet aspect. Le blanc de la feuille est subtilisé, et la calligraphie se trouve mise à nu, projetant son profil en ombres portées. En superposant ses papercuts, il crée un parallèle avec les murs sans cesse repeints par les graffitis, et nous les présente comme des strates.
 
Artist Up
David Veroone : l’ART TYPO GRAFF
http://www.artistup.fr
 
J.-L. Hinsinger
David Veroone : graffitologue lillois
http://www.lesinfluences.fr


Art Urbain Contemporain IV

Exposition collective

Du mercredi 17 au vendredi 26 février 2016

Vernissage le mercredi 17 février à partir de 18h

Le Cabinet d’Amateur - 12 rue de la Forge Royale - 75011 Paris - Métro Faidherbe-Chaligny / Ledru-Rollin

Agenda

Le Cabinet d’Amateur

12 rue de la Forge Royale - 75011 Paris - Métro Faidherbe-Chaligny / Ledru-Rollin