La ville des gens : 11/mai
Portraits de résistants

Mihran (Michel) MAVIAN


Résistant arménien de la MOI (1900-1983).

Mihran (Michel) Mavian est né en juillet 1900 à Ada-Bazar (Turquie) de parents arméniens. Il termine ses études au Lycée d’Ada-Bazar (Terminale) et a l’intention d’entreprendre des études de médecine lorsque le gouvernement ottoman de Turquie décide en 1915 la déportation des arméniens pour les exterminer. Toute la famille Mavian est déportée vers la Syrie, les parents de Mihran et l’une de ses sœurs trouvent la mort dans les déserts.


JPEG - 116.2 koAprès des pérégrinations de pays en pays, Mihran Mavian arrive à Marseille puis à Paris en 1926 où il suit des cours de bottier-modéliste, obtient le diplôme et travaille chez les fabricants de chaussure du quartier de Belleville (19e-20e arrondissements).

Il devient l’un des membres actifs du Syndicat des métiers de la chaussure et adhère au Parti Communiste.

En 1930 il épouse Béatrice Ovsépian, ils habitent Belleville puis à la naissance de leur fille Alice, s’installent 66 rue de Romainville Paris 19e, en face du groupe scolaire. La guerre éclate, très rapidement Mihran Mavian, apatride arménien, rejoint la Résistance avec Missak Manouchian, le futur chef des FTP-MOI de la région parisienne.

Mavian combat l’occupant et est arrêté sur son lieu de travail, rue de Trétaigne (Paris 18e) le 23 février 1944, deux jours après l’exécution du groupe Manouchian.
Emprisonné à Fresnes, torturé pour lui faire avouer qu’il connaissait Manouchian, il est envoyé au camp de Compiègne-Royallieu le 18 mars, puis expédié à Auschwitz avec le convoi appelé par la suite ‘le convoi du 27 avril ‘. Préparé pour la chambre à gaz avec ses compagnons de convoi, ils sont orientés in extremis vers Buchenwald fin mai 1944 d’où il est envoyé rapidement pour cause de sabotage dans l’usine, au camp d’extermination de Flossenburg à la frontière tchèque.



L’armée américaine libère le camp de Flossenburg le 23 avril 1945, mais les SS l’ont déjà évacué et ont forcé tous ces fantômes d’hommes à marcher des dizaines de kilomètres, ‘les marches de la mort’ ont raison des plus faibles, assassinés au moindre faux pas.

Libéré, miraculé, en Mai 1945 Mavian retrouve sa femme et ses deux enfants. Gérard est né en Juin 1943. Mavian pèse 40 kg. Il reprend lentement des forces. Il est invité en juillet 1946 à Dachau pur témoigner au procès des tortionnaires du camp d’extermination de Flossenburg.

Dès 1946 il écrit ses mémoires de déportation, publiées en arménien en 1976, traduites par sa fille Alice Mariétan-Mavian et publiées par le Mémorial de la Déportation de Compiègne en 2010 sous le titre « Par-delà les ténèbres ».
Mavian a habité rue de Romainville jusqu’en 1966 puis a résidé à Bagneux (92).
En 1976 il a reçu la médaille de Vermeil de la Ville de Paris pour fait de résistance, des mains de Monsieur Chirac, maire de Paris.

Jusqu’à la fin de sa vie, en septembre 1983, Mavian, malgré tous les ennuis qui lui ont été causés du fait de son militantisme, a toujours œuvré pour de meilleures relations entre la France et l’Arménie, pour le renforcement de la paix entre les peuples, d’ailleurs il apprenait l’espéranto.

Il repose au cimetière communal de Bagneux.


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