La ville des gens : 18/décembre
Portraits de résistants

Lucien Sampaix


Journaliste fusillé le 15 décembre 1941, Lucien Sampaix habitait avec sa famille rue Émile Devaux. Sa notoriété dépassait le cadre de notre arrondissement ; journaliste à l’Humanité, il était connu pour ses nombreux articles dénonçant l’activité des milieux fascistes en France.


Mobilisé le 3 septembre 1939 à la déclaration de guerre contre l’Allemagne, l’autorité militaire l’affecte aux "compagnies spéciales de travailleurs français indésirables" du fait de son appartenance aux Parti Communiste Français alors interdit.

L’armistice est signé le 22 juin 1940, pourtant il n’est pas démobilisé comme il aurait du l’être. Il est maintenu en détention à la merci de l’occupant et du pouvoir collaborateur de Vichy et se retrouve au camp d’Oraison dans les Basses Alpes d’où il s’évade le 25 décembre 1940.

De retour à Paris au début janvier 1941, il rejoint la lutte clandestine de son Parti, mais il est arrêté de nouveau le 31 mars 1941. Il est incarcéré à la prison de la Santé puis transféré à la prison de Fresnes.

Il est présenté devant les juges d’une "section spéciale"*, tribunal d’exception mis en place par Vichy pour condamner les résistants aux plus lourdes peines. Ce tribunal siège pour la première fois ; il prononce trois condamnations à mort et six aux travaux forcés à perpétuité.

Lucien Sampaix échappe à la peine de mort. Il est enfermé le 16 septembre 1941 à la Maison Centrale de Force et de Correction de Baulieu, situé à la Maladrerie près de Caen.

A la suite d’un attentat antiallemand, le général Von Stupnagel ordonne l’exécution de cent juifs, communistes et anarchistes. Le 15 décembre, les cent otages désignés sont exécutés dont 70 au Mont Valérien, la plupart venant du camp de Drancy avec 13 prisonniers de la Centrale de Caen. Parmi eux se trouvait Lucien Sampaix.

Une plaque commémorative a été apposée sur l’immeuble où il habitait rue Emile Devaux et le nom de Lucien Sampaix a été donné à une rue du 10ème arrondissement.

* À propos des "Sections Spéciales", sous ce titre, un film a été réalisé par Costa Gavras où le cas de Lucien Sampaix est notamment évoqué. La télévision française l’a diffusé le 6 janvier 1977 à l’émission les "dossiers de l’écran".


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