La ville des gens : 10/février
Portraits de résistantes

Annette BAYAN


Une résistante de la première heure avec « L’Union des juifs pour la résistance et l’entraide » (UJRE). Annette Bayan est née en Pologne le 15 septembre 1907. Arrivée en France, elle habitait déjà avant la guerre au 6 boulevard d’Indochine dans le 19ème. Rescapée des camps, elle était revenue dans cet arrondissement où elle est décédée le 9 avril 1996.


Dès les premiers jours de l’occupation, elle s’était engagée dans la résistance à Paris avec les groupes du secteur juif de la MOI, combat qu’elle poursuivie à partir de mars 1943 avec l’UJRE.

Annette Bayan expliquait dans ses témoignages devant les enfants des écoles, que l’objectif de son organisation était de mener à bien toutes les formes d’action : solidarité auprès des familles de prisonniers et de déportés, groupes de combat et de sabotage, information à travers « notre parole », un journal rédigé en yiddish qui jouait un rôle important pour alerter et prévenir les familles juives et leurs enfants de la nécessité de se cacher.

Ce travail a certainement permis à de nombreuses personnes de prendre des dispositions pour échapper aux persécutions et aux grandes rafles programmées par Vichy et l’occupant. Il a aussi contribué à ce que de nombreux juifs, et particulièrement des jeunes, prennent part à la résistance armée et non armée.

Du fait de la situation, elle avait quittée son domicile et vivait dans la clandestinité. Elle avait été affectée à une petite imprimerie pour l’impression de tracts et journaux qu’elle devait répartir aux différents groupes de résistants de son secteur. Annette Bayan en a raconté une anecdote :

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Annette Bayan décorée de la Légion d’Honneur

« Un jour, je devais amener une machine à écrire, des stencils et du papier à un camarades. J’avais mis la machine dans mon sac à provisions, recouvert de légumes et j’avais placé le reste autour de la taille ce qui me donnait l’allure d’une femme enceinte. Au métro Porte d’Italie, j’ai vu deux rangées de policiers français qui fouillaient les passants. Ne pouvant faire demi-tour et me trouvant face aux policiers, j’ai ouvert mon sac où on ne voyait que les provisions et j’ai déclaré être pressée car j’avais rendez-vous avec mon médecin vu mon état. J’ai eu de la chance ce jour là ».

Elle n’eut pas cette chance ce jour du 19 avril 1943. De retour d’une promenade, c’était un dimanche, Annette bayan aperçut dans la loge des gardiens de son immeuble où elle habitait sous une fausse identité, quelques hommes en civil. Pour elle il n’y avait aucun doute, c’étaient des policiers venus l’arrêtée. Elle tenta de fuir mais fut rapidement rattrapée. Emprisonnée à la prison de Rennes puis remise aux autorités allemandes, elle fut déportée au camp de femmes à Ravensbrük.

Rescapée du camp, Annette Bayan a raconté dans ses mémoires, son séjour dans ce bagne de femmes, les travaux forcés, le froid et la faim, la maladie et la mort, les exécutions sommaires.

Elle a souligné l’importance de la solidarité pour le maintien de la dignité humaine dans la lutte pour la survie.

Annette Bayan était décorée de la Légion d’Honneur.



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