La ville des gens : 13/juin
Spectacles adultes et enfants toute l’année

Le théâtre Darius Milhaud

Le théâtre Darius Milhaud est un lieu chaleureux et hyperactif qui ressemble à ceux qui le font vivre.

Il nous donne envie d’aller là où tous ces cœurs battent pour créer de la vie. Nous avons rencontré Vincent Auvet, metteur en scène, et Christophe Hay, chargé de la communication.
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Un lieu tremplin qui encourage la création

Vincent Auvet : « Le théâtre Darius Milhaud existe depuis 2 ans, avant c’était des locaux vides. C’est un choix de monter le théâtre dans le 19e, parce que c’est un quartier qui se développe, qui se restructure. Il y a un déficit de lieux, de petites structures face à des salles comme la Cité de la musique.

Nous sommes 5 associés et nous faisons du théâtre depuis 30 ans. Nous avons eu envie de monter un théâtre consacré à la création avec un réel accompagnement des spectacles.

Notre but est de proposer aux petites productions de vraies salles pour se produire dans de bonnes conditions. Pour créer un spectacle, il faut du temps. Nous accueillons les spectacles sur une période de 2 ou 3 mois.

Je suis aussi metteur en scène et nous avons nos propres productions comme « Jacques le Fataliste ».

Nous concevons le théâtre comme un lieu de vie, c’est pourquoi nous avons tenu à ce qu’il y ait un foyer pour se poser et se rencontrer. »


L’espace et la programmation

Christophe Hay « En plus de ce lieu de vie, nous avons 2 salles et un loft. Une petite salle de 35 places, qui permet de percevoir intimement les univers artistiques proposés : c’est toute la force du spectacle vivant. Et une grande salle de 70 places accueillant des spectacles plus importants. »

Vincent Auvet « Le loft, le studio DM qui est en cours d’ouverture, sera un peu indépendant du théâtre. Avec l’aide de Jean Lespert, qui lui-même est à l’origine du cours Florent, nous allons y monter une école pour la formation de l’acteur. Il y aura aussi des stages de théâtre, des expositions, des conférences. »

Christophe Hay « Nous proposons également des ateliers de théâtre pour enfants à partir de 6 ans et des cours pour adultes. En ce moment, une jeune cinéaste, Audrey Estrougo, fait travailler des adolescents qui vont jouer dans son 1er long métrage « Ain’t scared » produit par Xavier Durringer. C’est sur le thème des relations garçons et filles des jeunes adultes dans les banlieues dites “difficiles†. »

Christophe Hay : « Nous proposons 140 représentations par mois : 4 spectacles en journée cela implique un travail avec 20 à 25 compagnies. Cela demande beaucoup de travail dans la gestion, la technique et la communication.

Christophe Hay : Proposer à la fois une programmation de qualité et des spectacles variés, de genres différents, est une alchimie compliquée. »


Le public et le quartier

Vincent Auvet « C’est un quartier familial, nous proposons des spectacles pour adultes et enfants. Nous participons à la mise en place de partenariats avec la Cité de la musique, la Mairie du 19e, les associations. Les apports de la Mairie se limitent à une petite aide pour la communication à valeur symbolique.

Nous ne percevons aucune subvention, nous nous en sortons grâce aux coréalisations avec les compagnies et surtout en proposant beaucoup de spectacles variés. Le partage des recettes avec les compagnies nous permet de vivre. »

Vincent Auvet : « Nous n’avons pas de public défini, je dirais plutôt que le public se définit en fonction de la programmation. »

Christophe Hay : « Très souvent, les gens n’osent pas entrer dans le théâtre, ils pensent que ce n’est pas pour eux, il faut du temps pour modifier ces idées préconçues… Les gens qui viennent sont de tous les arrondissements, pas seulement du coin. »



Vincent Auvet : « Actuellement, nous avons un répertoire littéraire, cela touche les lycéens qui par ce biais vont aller au théâtre et découvrir le spectacle vivant. Cela attire aussi un public de personnes âgées qui vont au théâtre l’après-midi et sont en recherche de beaux textes.

Nous mettons en place des partenariats avec les lycées, mais aussi avec les écoles et les centres de loisirs pour nos spectacles pour enfants. »

Notre projet est avant tout pédagogique

Vincent Auvet : « Notre projet est de faire se rencontrer tous les types de théâtre. Dans les formes de théâtre émergentes, nous proposons beaucoup de spectacles chantés et de spectacles musicaux.

A partir de janvier 2007, il y aura des matinées de musique classique proposées en partenariat avec une association du 19e : Les petits riens .

Le but est de rendre accessible à tous, enfants et adultes, la musique classique sans distinction d’origine sociale ou économique. Nous voulons ouvrir toutes les pistes pour que chacun puisse découvrir l’ampleur des émotions suscitées par des concerts live de grande qualité. »



Vincent Auvet : « La jeunesse est un public très important, car il s’agit des spectateurs de demain. Surtout que si l’on compare aux autres pays d’Europe, on observe un fort déficit d’adultes allant au théâtre.

Nous avons une politique tarifaire volontairement basse, car c’est important que le théâtre reste abordable.
La place la plus chère est à 16 € mais si vous passez par le site Internet, vous avez des places à 10-12 €. Pour les spectacles pour enfants, les places sont entre 5 € et 8 €.

Cela permet à un centre social tel que le Danube de payer la moitié du billet aux jeunes à qui ils proposent de venir voir une pièce. »



Le théâtre et ses difficultés

Christophe Hay : « Beaucoup de lieux sont repris par des gens qui ne sont pas des gens du spectacle et dont le seul but est de vendre - même pour les tout petits lieux ! On y a tous été confronté. Il y a de moins en moins de lieux consacrés à la création. »
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Vincent Auvet : « La première difficulté, c’est qu’il faut du temps pour s’implanter réellement dans un quartier, pour que les gens s’arrêtent. Avoir un fonds de soutien, ça ne vient pas comme ça. On est dans la prise de risque permanente. »

Christophe Hay : « Je suis là depuis 3 mois et ma première tâche est de nous faire connaître dans tout le 19e. Le plus dur, c’est de faire venir du monde, de recréer le réflexe ou le désir de spectacle vivant. »

Vincent Auvet : « L’autre difficulté, c’est le nombre d’heures passées. On est tous investis, nous travaillons de 10 à 22 heures par jour ! Mais on aime ce qu’on fait et on assume. »

Propos recueillis Leila Hafed, en juin 2006


THÉÂTRE DARIUS MILHAUD

Tarif des places 2013 : 18€ tarif plein / 14€ tarif réduit / Groupes et étudiants, contacter le théâtre.

Théâtre Darius Milhaud - 80, allée Darius Milhaud - 75019 Paris - M° Porte de Pantin ( ligne 5) – Bus : 75 / PC2 / PC3