La ville des gens : 8/janvier
Vie locale

En attendant le centre culturel du 19e… les Pompes Funèbres déménagent…


JPEG - 89.4 koLa rue d’Aubervilliers provient d’un très ancien chemin menant au village d’Aubervilliers. Il était connu en 1730, sous le nom du chemin de Notre-Dame-des-vertus, du nom de la chapelle de ce village.

En 1740, le chemin d’Aubervilliers marquait les limites entre les communes de la Chapelle et de La Villette, puis entre le 18e et 19e arrondissements. Jusqu’en 1913, on l’appela rue des Vertus entre le boulevard de la Chapelle et la rue Riquet et chemin d’Aubervilliers, au-delà.

La première gare de l’Est était située rue d’Aubervilliers, près de la barrière des vertus (boulevard de la Chapelle). C’est de là que partit le 10 juillet 1849, le premier train pour Meaux : la ligne n’allait pas plus loin. Il y avait tous les jours, trois trains dans chaque sens.

La rue d’Aubervilliers n’a d’autre bâtiment digne de mention que celui du numéro 104, emplacement primitif de l’abattoir municipal Villette-Popincourt, au lieu-dit des Petits-Noyers créé en 1850 et supprimé en 1867 lors de l’ouverture des abattoirs généraux de la Villette et qui allait jusqu’au n°1 de la rue CuriaL Il est devenu depuis 1873, le siège des Pompes Funèbres de la capitale, œuvre de l’architecte Delbarre.

Témoignage important de l’architecture industrielle de la fin du XIXe siècle, ce service occupe actuellement quinze mille mètres carrés que l’Archevêché de Paris avait fait construire, en 1873 pour y abriter ses services funéraires. Créée en 1801 l’entreprise des Pompes Funèbres fut installée successivement rue de Sévigné, rue de Miromesnil, en 1852 et avant 1860 rue Alibert avant la rue d’Aubervilliers avec une entrée, rue CuriaL. La façade principale est d’aspect monumental, mais sobre d’ornements.

Il y avait beaucoup à faire pour que les inhumations soient pratiquées partout aussi convenablement qu’à Paris. Dans un grand nombre de villes de province et même de capitales étrangères, le transport des cadavres à travers la cité, la levée et l’inhumation des corps n’ont lieu que d’après des rites absolument primitifs, quelquefois presque barbares.

Le transport à bras sur brancards ou sur les épaules, est encore dans bien des régions, le seul mode usité. Dans certains pays, on porte les morts à travers les rues à visage découvert, ou enveloppés d’un simple morceau d’étoffe, au grand inconvénient de la circulation et des convenances publiques. Les frais dans d’autres villes, sont considérables faute d’un règlement régulier pour la gradation du cérémonial et la rémunération des agents.

JPEG - 64.4 koDe l’entrée rue d’Aubervilliers, on voit se développer en une perspective graduée la grande remise où se trouvent les chariots, les remises à corbillards et à berlines, les écuries et enfin, la sortie sur la rue Curial. Cette disposition permet d’embrasser d’un seul coup d’œil l’ensemble des divers services et de les surveiller facilement.

Le bâtiment principal sur la rue d’Aubervilliers est en pierre de taille et moellons taillés. La façade sur la rue Curial est en moellons et briques : la brique étant employée pour les encadrements, les bandeaux, les corniches et pieds droits. Un fouettage au balai en mortier teinté de gris a été fait sur cette façade [1].

II aura fallu un an pour sauver ces halles historiques et les faire inscrire le 21 janvier 1997 à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques (après avoir été écarté par deux fois de l’ordre du jour). Pour le projet en grand centre culturel souhaité ? Espérons-le. La fin de l’année 1997 verra le départ définitif du Service et le premier trimestre 1998 l’arrivée du Théâtre de l’Odéon pour deux ans, durant les travaux de son centre principal, place de l’Odéon. La Mairie de Paris reste le seul arbitre de la décision d’utilisation culturelle des lieux.

Il est certain que l’implantation du Théâtre de l’Odéon dans les grandes halles du bâtiment, donnera une nouvelle image qui facilitera la suite des projets culturels envisagés avec la venue de l’International Visual Theater (théâtre de sourds d’Emmanuelle Laborit) et la Maison des Cultures du Monde. Des difficultés financières, éloignent de plus en plus la perspective de l’installation du Musée Kwok. Il est envisagé, également, une maison des associations du 19e. Les sous-sols et anciennes écuries des Pompes Funèbres seraient aménagés en salles de répétition (musique et danse),
entrepôts de décors, etc…

Là également, la solution et l’autorisation passent par la Mairie de Paris. Espérons donc sa pensée bienveillante, pour un réaménagement culturel de qualité, dans un quartier bien dépourvu d’équipements de cet ordre à part le Parc de la Villette.


Liz

Photos Yves Géant


Article mis en ligne en janvier 2014.

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