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Fabienne Fouligny, peintre de mandalas


JPEG - 41.9 koCertains lecteurs, habitant le 19e, ont peut-être déjà vu les mandalas de Fabienne en exposition au Salon des artistes à la Mairie de notre arrondissement en 1990 et 1991, ou encore aux Ateliers Fuentes. Mais depuis 1988, elle expose sa peinture dans beaucoup d’autres salons et galeries de Paris ou de la banlieue comme à l’Agefiph de Bagneux (Fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées).

Pourquoi le mandala ? Parce que le mandala ne peut pas être une peinture que l’on fait pour soi uniquement mais qui, selon Fabienne, se partage ; d’où l’Association Art et Joie qu’elle a créée pour enseigner ses techniques. Par ailleurs, les amateurs intéressés doivent savoir qu’elle a aussi une formation artistique de miniatures persanes, étudiées à l’atelier d’Abbâs Moayeri.

Fabienne s’oriente depuis 1991 vers la peinture de mandalas, représentant aujourd’hui son activité majeure. Son œuvre lui a déjà valu deux distinctions : la médaille de bronze au 18e concours de l’Académie internationale de Lutèce en 1986 et le Prix du Jury au 15e salon d’automne de l’Agap à Gisors en 1996.

JPEG - 34.2 koElle explique son choix qui correspond à sa tendance structuraliste. En effet, l’agencement même du mandala lui permet d’exprimer l’immense enthousiasme que lui procure la nature dans tout ce qu’elle possède de beau, de poétique, de subtil et de délicat dans une orchestration parfaite et une force innée. "Chaque peinture est une méditation enrichissant un monde intérieur tourné vers un désir de paix, de joie et de sensualité". Considérer ce désir comme un besoin vital de diffuser cette paix et cette joie vers l’extérieur, comme source du partage. Accession à une propagation contagieuse, au sens le plus noble du terme, d’une énergie reliant les individus et construisant un monde meilleur où esthétisme et sérénité s’harmonisent.



De la géométrie sacrée à la thérapie

JPEG - 35.1 koAfin d’expliquer ce cheminement, rappelons ce qu’est un mandala et quels en sont ses secrets. Le mandala signifie cercle en sanscrit bien que son dessin se révèle plus complexe et souvent contenu dans une enceinte carrée. Dans son expression la plus simple, il est un point situé au centre d’un cercle ou d’un carré. Le point, symbole d’unité et de perfection, contient toute chose, mais uniquement en puissance et c’est l’expansion de ce point qui fait apparaître le cercle. Fabienne crée des mandalas structurés au préalable par une combinaison de droites et de courbes permettant la construction de grilles, aux intervalles réguliers, sans qu’aucune mesure ne soit prise. Elle n’utilise rien d’autre que la technique séculaire des bâtisseurs d’églises et de cathédrales qui faisaient appel aux tracés de géométrie sacrée. Depuis C.G. Jung, le grand psychiatre zurichois qui a expérimenté le mandala au début du siècle, on sait que ces connaissances, aussi fascinantes que mystérieuses, font appel aux symboles gravés dans notre mémoire collective et que leurs combinaisons font naître des ondes de formes développées par notre ressenti.

JPEG - 35 koEn outre, ces dessins, habituellement nommés grilles, suivent une progression globale et chacun d’avoir sa signification et son action spécifique sur nos structures physiques, psychiques et spirituelles. Jung avait constaté que le mandala était en étroite relation avec le vécu, permettant de déchiffrer des informations contenues dans les parties inconscientes de l’homme et donc capable d’extérioriser des rêves pour qui sait les décrypter. Par exemple, la première grille signifie Trinité dans le sens de naissance incluant le père, la mère et l’enfant. De même, les formes rondes symbolisent en général l’intégrité naturelle alors que la quadrangulaire représente la prise de conscience de cette intégrité. Lors du tracé de la grille, une puissante activité énergétique s’opère à condition de travailler en conscience et avec concentration pour obtenir un échange fructueux et intégrer toute la richesse qu’elle génère. Nul doute que cette géométrie constitue un outil d’évolution quand il est abordé avec respect et patience, comme dans l’esprit du sacré d’autrefois.

JPEG - 37.6 koEn Orient, les lamas tibétains - pour ne citer qu’eux - utilisent le mandala comme support de méditation afin d’atteindre non seulement la paix du corps et de l’esprit, mais le monde extérieur tout entier, cosmique et astrologique. Rappelez-vous l’exposition de 1996 au Parc de la Villette où des moines réalisaient un gigantesque mandala de Kalachakra ou "roue du temps" avec des sables de couleur, œuvre éphémère puisque, selon leur tradition, ils l’ont effacée ensuite pour la déverser dans l’eau ; la cérémonie s’était déroulée dans le canal de l’Ourcq.



Le mandala et la peinture moderne

JPEG - 38.6 koIl y aurait encore beaucoup à dire sur le mandala qui, à partir de 1909 notamment, a fortement inspiré des artistes comme Kandinsky, Malevitch, Klee, Mondrian ou Matisse quand ils ont abordé la peinture abstraite pour exprimer leur insatisfaction existentielle. Klee disait "A l’heure actuelle, le monde ne pèche pas par un manque de développement technologique ni industriel. Ce dont nous manquons, c’est d’une base pour construire une harmonie et une joie mentale et spirituelle". Citation oh combien d’actualité… Au delà de l’aspect philosophique, le mandala a également incité ces artistes à remettre en question les couleurs auxquelles ils attribuaient de nouvelles significations. A ce propos, Kandinsky affirmait : "Si on laisse le bleu agir sur l’âme ( … ) il attire l’homme vers l’infini et éveille en lui la nostalgie du pur et de l’ultime suprasensible" ; le vert absolu est la couleur la plus reposante qui soit ( … ) ; elle ne réclame rien, n’attire rien" ; le blanc agit également sur notre âme (psyché) comme un grand silence, absolu en nous." Désormais la peinture pouvait conduire le spectateur à sentir ou à interpréter ses émotions, et plus seulement à regarder comme il l’avait toujours fait la peinture figurative.

JPEG - 35.1 koNaturellement, Fabienne vous rassure tout de suite : il n’est pas nécessaire de s’identifier à ces grands peintres pour commencer à s’initier au mandala. Car il s’agit bien d’une initiation personnelle dont la pratique complète conduit à l’éveil spirituel, commençant par l’intention d’évoluer dans la paix universelle.

Fabienne accompagne adultes ou enfants - avec qui elle a déjà mené des expériences dans certaines écoles du quartier- vers cette démarche artistique originale et unique.


Sylviane MARTIN



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1. l’abondance - 2. le verseau - 3. Terre profonde - 4. l’esprit - 5. victoire - 6. le capricorne


Article mis en ligne en avril 2015.

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