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- Q.L N° 048 - 1990
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XIXème arrondissement
Villette, le Pont de Flandre, le Combat
L’Amérique, ce sont quatre quartiers que j’aime
Et délibérément je les prendrai pour thème,
D’une rêverie en mon Paris nacarat.
Si Paul de Kock a sa rue.
N’y passons qu’en dormant ;
C’est une artère promiscuë,
N’ y passons qu’en en dormant.
Dès notre réveil, fuyons vers Edgar Poë
Pour saluer Lénore, enchanteur Poë,
Et ton corbeau légendaire empaillé.
Purs amateurs de grec, rouvrez votre Burnouf
Dont le nom sérieux, tout près de ces ruelles
Monjol, Asselin. est un phare, ô fricarelles.
Vous n’êtes plus que sept ans après avoir été quarante,
Misères (Sans splendeurs) qui les dira, filles galantes ouf !
Que vos grands flots, Danube et Rhin,
Emportent les amours vénales,
En savez-vous de plus banales
Et qu’on frotte les corps avec un gant de crin.
La place du Combat me plait par sa rondeur ;
Elle est d’un dessin net ; très calme d’apparence,
Il suffirait d’un cri jailli ; là-bas d’un cœur
Résolu, pour changer la face de la France.
Comme le saint, j’aurai ma niche,
Et la choisis place de Bitche.
Près de son joli pont levant
Sous lequel se perd mon tourment.
Le long des quais de la Villette.
Je marche et mon émotion
Est si forte que je halette.
Je songe à ceux qui la feront,
L’immense Révolution !
L’Alsace et la Lorraine et les Ardennes
Sont à l’honneur en ces sentiers ;
Rimbaud, Rimbaud, ô mon poète altier,
C’est toi qui fus le vrai briseur de chaînes.
Voici des mots humains : Concorde, Égalité,
Liberté, Solidarité, Fraternité.
Où respirer le bon air de la capitale
Sinon dans le haut parc de nos Buttes-Chaumont
Simon Bolivar est à mes pieds, blanche dalle,
Et je vois la vie en rose ou bien en saumon.
Sous les figuiers de Kabylie,
Ils s’énamourent à l’envi,
Les oiseaux de ma poésie,
Et meurt la haine en mon logis
Pendant que Sadia Lévy
Crée un Kehath, ce doux nabi.
Quelqu’un lance ce nom : Jaurès,
Et l’assassin surgit de l’ombre,
Porteur du même poignard sombre ;
Pour un nouveau forfait. ah ! combien de milreis.
Aux portes de la Palestine,
Les Juifs ne frappent plus en vain,
La fière Esther, l’amone en main,
Les fait pénétrer en sourdine
Dans ce royaume adamantin.
Louis de Gonzague Frick
« Vibones »- Éditions Figuères. Paris 1922.
Article mis en ligne par Mr Antoine Seck, collaborateur à La Ville des Gens. Actualisé en septembre 2013.
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