Portraits de résistants

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Léa Krasucki

19ème arrondissement de Paris

Dans la Résistance de la MOI avec son mari et son fils Henri.

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Léa et Henri Krasucki en 1946.


Léa Krasucki est née Barszczewski à Wolomin en Pologne. Elle était l’ainée d’une fratrie de 6 enfants.

Elle arrive à Paris en 1928 avec Henri son fils de 4 ans, elle y rejoint son époux Isaac qui a préparé la venue de la famille. Ils s’installent au 107 rue des Couronnes dans le 20e arrondissement.

Tous deux sont des ouvriers du textile. Isaac va exercer le métier de la maille, le tricot, comme salarié dans une entreprise et Léa fera de même à domicile, elle doit s’occuper de ses deux enfants, Henri a maintenant une petite sœur, Lili. Léa et Isaac avaient été tous deux en Pologne, des militants communistes, ils vont naturellement rejoindre les organisations progressistes juives présentes à Paris.

Dès l’avant guerre, Léa est déjà engagées dans le comité des femmes antifascistes, de son coté Isaac milite activement dans son syndicat affilié à la CGTU et sous l’occupation, devient l’un des organisateurs du sabotage dans les entreprises du textile travaillant pour l’armée allemande.

Dès 1940, Léa entre en contact avec l’organisation « Solidarité », le mouvement de résistance que vient de créer le secteur juif de la MOI. Elle participe aux premières actions nécessitées par la situation du moment, des collectes d’argent, de produits alimentaires, de vêtements chauds destinés aux prisonniers de guerre et de leurs familles. Puis viendront en 1941 les premiers internements massifs des juifs étrangers dans les camps du Loiret et de Drancy qui appelleront à une solidarité de plus grande ampleur.

Elle entre dans la clandestinité au moment de la grande rafle du 16 juillet 1942 et devient l’agent de liaison d’Édouard Kowalski, l’un des principaux responsables nationaux de la MOI.
 
Isaac [1] et Henri [2] sont de leur coté également engagés dans la Résistance de la MOI. Ils seront tous les trois victimes de la répression policière. Isaac est arrêté le 20 janvier 1943. Interné à Drancy, il est déporté le 9 février à Auschwitz- Birkenau où il est gazé dès son arrivée.

Le 23 mars 1943, un coup de filet des brigades spéciales de la Préfecture de Police de Paris s’abat sur l’organisation des jeunes communistes juifs. Une cinquantaine de jeunes sont arrêtés, parmi lesquels Henri Krasucki. Léa, sa mère est également arrêtée et conduite au commissariat de la rue du Surmelin dans le 20è, puis à la Préfecture où les policiers découvrent qu’ils tiennent la mère et le fils. Le sadisme des tortionnaires est alors à son comble. Henri dénudé est fouetté devant sa mère, elle-même subit les chantages les plus odieux. Son courage fut admirable, rien ne fut livré aux policiers. Transférée à Drancy, Léa est déportée à Auschwitz le 23 juin 1943 par le convoi n°55.

Après des mois de souffrance, elle connaîtra à l’approche des troupes soviétiques, le 18 janvier 1945, l’évacuation du camp, la marche de la mort, le transport sur des plates formes exposées à la neige et à un froid glacial vers Ravensbrück puis le sous camp de Neusthatdt Glewe.

Libérée le 2 mai 1945, Léa sera de retour en France le 24 mai 1945 où elle retrouvera Henri, lui aussi rescapé des camps nazis.

A la fin de sa vie, Léa habita chez Henri dans le 19è arrondissement rue Armand Carrel où elle décèdera le 11 février 1983, elle avait 80 ans.

Elle repose au cimetière du Père Lachaise aux cotés de son fils Henri Krasucki.




ANACR 19ème

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[1Isaac Krasucki : voir sa biographie dans Le Maitron, dictionnaire biographique du Mouvement ouvrier et Social.

[2Henri Krasucki, voir dans le Maitron et par ailleurs dans ce mémorial du 19e.

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Localisation : Léa Krasucki

Rue Armand Carrel

- Paris - 75019.

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Réactions
par KRASUCKI Pierre - le : 25 novembre 2016

Léa Krasucki

Ma grand-mère a été une femme admirable. Arrêtée en tant que résistante, confrontée à son fils durant les tortures infligées par la police française, elle n’a rien lâché.

Déportée à Auschwitz, elle sera évacuée lors de "La marche de la mort" en janvier 1945 vers Ravensbruck.

Les terribles conditions de transfert l’ont tellement épuisée qu’elle a failli mourir en route.

C’est grâce à l’intervention de Paulette Sarcey et de Marie Claude Vaillant Couturier qu’elle a pu rester en vie.

Je dois énormément à ma grand-mère qui n’a pas hésité à venir en France en 1961, nous élever ma soeur et moi , lorsque mon père s’est retrouvé seul avec 2 jeunes enfants ( 4 et 10 ans) lors de son divorce.

Jeanne BORZAKIAN ( 98 ans !) que j’ai retrouvée, lors de ma visite du Mémorial de Drancy ( le 22 11 2016) , Paulette SARCEY ( 92 ans , l’âge que mon père aurait) que je revois toujours, et Paulette KWATER que j’ai bien connu, sont 3 amies de ma grand-mère, déportées comme elle à Auschwitz.

Répondre à KRASUCKI Pierre

le : 28 novembre 2016 par Salvatore en réponse à KRASUCKI Pierre

Léa Krasucki

Bonjour Mr Krazucki,

Merci pour votre contribution que nous avons validée sur le forum de l’article sur votre grand-mère. Cet article arrive d’ailleurs le 1er dans les recherches internet associées à son nom.

D’autres article du Mémorial de la Résistance présent sur notre site parlent également de personnes que vous avez connues

Bien cordialement
Salvatore Ursini - Responsable de « la Ville des Gens »

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