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Urbanisme

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Ourcq - Thionville : les riverains ont leur mot à dire


Le dernier numéro de Quartiers Libres avait annoncé la réunion de concertation du 12 juin 1991 à la mairie du 19ème arrondissement ayant pour objet les projets d’aménagement du secteur Ourcq-Thionville. Des riverains, regroupés en association à l’issue de la réunion de concertation, nous ont fait parvenir leur point de vue.

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Un des deux derniers triangles qui seraient rasés.


Les habitants du quartier, devant la faiblesse de l’affichage fait par la Mairie - bien que ce soit une première - quelques habitants du quartier ont fait circuler plus largement et clairement l’information. Résultat : la salle des mariages n’a pas été assez grande pour les recevoir tous . Ils apprirent que, depuis que le Conseil de Paris avait examiné ce dossier - le 19 novembre 1990 -, une première réunion de "concertation" - convoquée quasi clandestinement - avait déjà eu lieu : qui aurait pu s’y rendre ?

Mais, y a-t-il eu concertation à cette seconde réunion ?

La majorité des participants a plutôt eu l’impression qu’il s’agissait de les informer de décisions prises d’avance, et que leur avis comptait pour peu de chose.

Quel est donc avec un secteur de plan masse, ce projet d’aménagement que l’on veut nous " faire passer " ?

Afin de faciliter, selon la mairie, la circulation de part et d’autre du canal et de créer un nouvel accès au pont de la Villette, la municipalité entend élargir la rue de l’Ourcq - "pour favoriser la circulation automobile" a déclaré M. Bulté - et prolonger la rue Léon Giraud. Pour cela, il faut raser de nombreux immeubles en parfait état et percer un porche dans un immeuble récent pour que la rue Léon Giraud rejoigne la rue des Ardennes.

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Ci-dessus et photo précédente : les deux derniers triangles qui seraient rasés (le quatrième l’étant déjà).


Le projet est déjà contestable : la rue de l’Ourcq, à double sens, n’est pas particulièrement encombrée. D’autre part, les riverains des "axes rouges" - Avenue Jean-Jaurès - par exemple, peuvent témoigner que ce n’est pas en encourageant toujours plus la circulation automobile qu’on améliore la qualité
de la vie. Une politique plus globale de revalorisation des transports en commun ne serait-elle pas plus judicieuse ?

Surtout, ces mesures dites "d’utilité publique", seront accompagnées d’opérations immobilières plutôt "juteuses" (cela dépend évidemment pour qui !). La cité HLM Ourcq/Léon Giraud (430 logements) va être "densifiée". Les activités industrielles et artisanales concernées par le projet seront concentrées dans un "hôtel industriel" auquel seules pourront accéder les entreprises qui "marchent", c’est-à-dire quelques industries de pointe.

Une ville appartient à ceux qui y vivent…

Que deviendront les petits artisans et commerçants qui font aussi la vie du quartier ?… Les immeubles rasés seront remplacés par des bâtiments neufs, où il serait étonnant que l’on retrouve des loyers équivalents à ceux qui existent actuellement.

Ce sera notamment le cas des quatre triangles de part et d’autre du pont de l’Ourcq : inscrits en réserve pour espaces verts au Plan d’Occupation des Sols(P.O.S.) de 1977, ils peuvent désormais être construits, depuis la révision du P.O.S. opérée en 1988-89. Gageons que sur ces sites "privilégiés" (dixit Jean Tibéri, premier adjoint au maire de Paris) il faudra être plus que salarié moyen pour s’offrir un appartement.

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Un des quatre triangles de la tête de pont, muré.


Il ne fait aucun doute que d’ici à quelques années, le prix du m2 va "flamber" dans ce quartier encore populaire de Paris. Beaucoup de locataires devront s’expatrier en banlieue. Les petits propriétaires risquent fort, eux aussi, d’être spoliés par l’expropriation ou la préemption. La ville offre en général des indemnités très inférieures à la valeur réelle des biens qu’elle acquiert. Ainsi, M. F. après avoir conduit la ville devant les tribunaux, a quand même réussi à obtenir 75% du prix, évalué par expert, de sa propriété.

Lors de la réunion du 12 juin dernier, les représentants de la mairie se sont révélés incapables d’apporter la moindre réponse valable aux nombreuses questions des habitants du quartier concernant leur avenir propre.

Aussi, considérant qu’une ville appartient à ceux qui y vivent, avant d’appartenir aux promoteurs immobiliers, entre autres, considérant que dans une démocratie, tout habitant devrait être associé directement aux décisions touchant à l’avenir de son quartier, quelques personnes ont décidé, au sortir de la réunion de "concertation", de constituer une association afin de défendre leurs intérêts.

La "Coordination des Résidents de l’Ourcq"

La "Coordination des Résidents de l’Ourcq" n’a bien sûr pas pour but le maintien du statu quo. Elle est bien consciente de la nécessité d’apporter des améliorations dans le quartier, et compte travailler à l’élaboration d’autres projets d’aménagement. Elle se fixe principalement pour but "la défense de l’habitat, de l’environnement et des intérêts des habitants du quartier Ourcq".

Ces objectifs ne peuvent être atteints qu’au prix de la participation active de tous, selon les compétences de chacun… Nous souhaitons ardemment que les différents courants idéologiques ou partisans ne viennent "polluer" la vie de l’association.

La "Coordination des Résidents de l’Ourcq" regroupe déjà plusieurs dizaines de membres et a tenu sa première assemblée générale le 1er octobre 1991. Toutes les personnes concernées par l’avenir de leur quartier, par leur propre avenir, y sont cordialement invitées.


Pascal PETIT
(membre de l’association C.R.O.) Coordination des Résidents de l’Ourcq.



La mairie est entrée en action avant toute concertation. Le deuxième tronçon de l’élargissement de la rue de l’Ourcq est déjà en chantier. Deuxième tranche dont les représentants de la mairie disaient ne pas avoir connaissance le 12 juin !

Quelques-uns des immeubles du côté pair, qui devraient disparaître… Le n° 30 de la rue de l’Ourcq préempté, il y a peu, par la ville. Derrière les persiennes, plusieurs appartements sont murés et rendus inhabitables.



Article mis en ligne par Mr Antoine Seck, collaborateur à La Ville des Gens. Actualisé en septembre 2013.

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Réactions
par ramsei - le : 20 juin 2015

Les riverains

La rue Léon Giraud qu’elle change en bien ! Je n’ai rien contre la boboisation en cours car ce quartier était devenu un ghetto.

Répondre à ramsei

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