La ville des gens : 10/novembre
Portrait de résistant

René Le Prévost, prisonnier de guerre évadé et résistant.

Une mémoire vive du 19e arrondissement.

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René Le Prévost, est né le 19 septembre 1918 à Paris dans le 10e arrondissement. Il a moins de 20 ans, lorsqu’il est appelé à effectuer son service militaire, d’une durée de 2 ans à l’époque. La guerre éclate et René Le Prévost se trouve immédiatement engagé dans les combats contre les troupes allemandes qui envahissent la Belgique en 1939.

Alors que Pétain appelle à déposer les armes le 17 juin 40, l’unité de René Le Prévost continue à se battre. Le 26 juin, il est fait prisonnier à Verdun, puis transféré à Bathorm en Allemagne.

Pendant deux ans, il subit le sort des prisonniers loin de leurs familles et, à deux reprises, il tente de s’évader. Il est menacé d’être déporté dans un camp de représailles à Rawa-Ruska près de la frontière polonaise.

Il apprend par de vieux journaux enveloppant des colis, la mort des otages de Châteaubriant et parmi eux des syndicalistes qu’il connaît bien. Il décide alors de tenter une troisième évasion pour rejoindre le combat de la Résistance mené par ses camarades.

C’est à la faveur d’une corvée à l’extérieur du camp, qu’il réussit à s’enfuir en avril 1942. Il rejoint Paris après un trajet de plus de 100 kilomètres jalonnés de biens des difficultés.

Il prend très vite des contacts avec la Résistance et se voit confié des responsabilités dans la région Paris Nord. Il est doublement recherché, comme prisonnier de guerre évadé et comme résistant, René Le Prévost devient un combattant clandestin jusqu’à la libération de Paris à laquelle il participe activement dans le 19e arrondissement.

Après la libération, il occupe notamment un emploi de technicien au sein du groupe Antargaz. René Le Prévost, militant communiste dans son quartier du 19e, est aussi un responsable syndical dans son entreprise. Il dirige jusqu’en 1952, le centre de vacances de Baillet, qui accueille les familles des métallurgistes. Par solidarité, ce centre recueille aussi des enfants de républicains espagnols réfugiés en France et des enfants de mineurs à la suite des grandes grèves de 1948.

C’est à partir de sa retraite, que René Le Prévost s’engage totalement dans le travail de mémoire de la Résistance. Cette période l’a marqué à vie, nombre de ses camarades dans cet arrondissement populaire du 19e ont payé de leur existence leur combat contre l’occupant et les collaborateurs de Vichy.

Président du comité du 19e de l’ANACR, l’Association des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance, il va inlassablement mener l’action dans l’arrondissement et auprès des pouvoirs publics pour la pose de plaques en hommage aux résistants morts pour la France.

Il va tisser un solide réseau auprès des enseignants de l’arrondissement avec lesquels de nombreux témoignages de résistants, et particulièrement du sien, vont être organisés devant les collégiens et lycéens du 19e et bien au-delà à Paris.

Avec l’ANACR et sous son autorité, un livre sur la Résistance dans le 19e a été édité, Il constitue aujourd’hui une référence précieuse et unique sur les événements qui se déroulèrent dans cet arrondissement sous l’occupation.

Le contenu de ce livre a permis, par la suite, la création d’un mémorial virtuel dédié aux résistants du 19e sur le site internet « La ville des gens ».

Toute cette activité, menée par le comité ANACR présidé par René Le Prévost, a constitué le pilier d’un travail mémoriel important mené dans l’arrondissement, soutenu par la municipalité ou initié par elle.

René Le Prévost est décédé le 1er mai 2015 dans sa 97e année. Lors de la cérémonie du 70e anniversaire de la capitulation allemande le 8 mai, un émouvant hommage lui a été rendu par M. François Dagnaud maire du 19e.

Monsieur Jean-Marc Todeschini, Secrétaire d’État chargé des Anciens Combattants et de la Mémoire, auprès du ministre de la Défense, a également salué René Le Prévost « cet homme qui n’a cessé de s’engager tout au long de sa vie, d’abord au combat pour défendre son pays et, après la Libération, comme militant associatif et syndicaliste ».



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