La ville des gens : 31/janvier

L’important c’est de pédaler

De Gare du Nord jusqu’à La Villette en vélo ?
Facile, m’avait-on dit ! Les pistes cyclables sont devenues continues. Facile, facile… C’est celui qui le dit qui y est ?

En avant toute !

J’ai traversé le boulevard Magenta, évitant le scooter toujours garé en partie sur la voie, les piétons, les morceaux de verre… J’arrive sur le boulevard de la Villette et la piste cyclable est clairement visible. Je la suis.

J’ai évité le camion de livraison stationné près de l’arrêt Philippe de Girard, les voitures garées sur la piste cyclable, le camion de la Poste qui s’est arrêté.
Hissée sur mon deux-roues, j’arrive sur le quai de Loire où une piste à 2 voies (aller-retour) m’attend pour mon plus grand bonheur.

Si c’est grand luxe pour le cycliste, on remarque aussi que ces voies rencontrent un succès notable auprès des piétons qui les empruntent allégrement.
Ils en oublient même que la promenade près de l’eau est magnifique et préfèrent se placer côté rue.

Le blues du trottoir


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Alors s’élève une nouvelle mélopée de soupirs, de tintements de sonnettes et pour ceux qui n’ont plus rien à faire sonner, de hurlements : « Attention ! ATTENTION ! »
Comme souvent, le cycliste est sympa : il remercie le badaud égaré d’avoir bien voulu se pousser de la piste.

Doit-on en conclure que le piéton se sent un peu le laissé-pour-compte de ces nouveaux aménagements urbains et revendique une piste pour lui ?

Dans ce cas il s’agit de le rassurer : les trottoirs ont été agrandis rien que pour lui, et même que ça fait râler les automobilistes…

Tout le monde peut se tromper !


N’empêche le quai de la Loire, c’est idéal : je longe le canal, un jardin, les cinémas, les terrasses et les péniches. Peu après le Café Zoïde, j’emprunte le pont tournant et récupère le quai de Seine. J’aperçois la caserne des pompiers avec ses beaux camions rouges et même quelques charmants jeunes hommes. Des gens flânent et des enfants jouent. Droit devant moi se profilent des joueurs de pétanque. Je me sens bien.

Mais tout à coup, horreur ! je me rends compte qu’il n’y a pas de piste cyclable ! Damned ! le retour, c’est aussi de l’autre côté, on me l’avait bien dit ! Pour l’instant, la priorité, c’est de ne pas rater mon slalom entre ces maudites boules en fer.

Pas rancuniers et l’air plutôt amusé, les boulistes interrompent leur partie et laissent passer en souriant cette pauvre cycliste qui elle non plus n’a pas encore tout à fait assimilé les nouvelles règles de circulation…

Le cyclotest

Ma vigilance a été testée - Examen réussi avec Mention honorable :
- Je ne suis pas tombée
- Je n’ai foncé dans personne
- Aujourd’hui, juste 3 coups de klaxons
- Aucune insulte n’est sortie de ma bouche

Arrivée à Jaurès, je me promets que désormais ce sera voie cyclable ou marche avec vélo à côté. Tiens, la prochaine fois je pourrais pousser tout droit et continuer jusqu’à Pantin ou Bobigny… C’est rien que des nouvelles pistes cyclables, on me l’a dit…


Leila H., cycliste en herbe