La ville des gens : 13/juin

La Villette

(J.P. Charles / J.B. Lenoir)

Arletty Photo extraite du livre de Roger Manuell : "Love Goddesses of the Movies".D.R.

Dans cette chanson interprétée par Arletty et son inimitable accent parigot, ce n’est pas le quartier des abattoirs qui est évoqué (ils ne sont là que comme un coin du décor), mais celui des bistrots et des « garnots », c’est-à-dire les hôtels de passe. L’histoire racontée est très simple, et, chose rare dans ce genre de chanson, se termine bien.


Vidéo de la chanson en bas d’article

J’ vais tout près d’ Pantin
Chez les purotins
Parmi les catins
Et le pur gratin
Des pierreuses.
Près des abattoirs où l’on voit le soir
Le long des trottoirs
Surgir des coins noirs
Les rôdeuses.
C’est la clef d’ l’humour
Et c’est pas du four
J’ suis d’un seul amour
Et je s’rai toujours
Une pauvr’ gueuse.
Et c’est là qu’on peut
Par un soir de mai
Donner c’ que l’on sait
Ne jamais r’trouver
Dans l’ quartier.
Refrain
La Villette, La Villette,
C’est l’ coin des garnots,
Y a pas d’aristos.
Des guinguettes, des musettes
Et des p’tits bistrots
Où l’on boit du gros.
On n’y joue pas du violon,
Tout comme dans les salons,
Oui mais d’ l’accordéon
C’est bien plus chouette…
Et on y danse la java
Bien serré dans les bras
D’un p’tit homme, bien à soi,
A la Villette.
C’est aux Buttes-Chaumont
Par un soir,
tout blond,
Sur le petit pont
Qu’ j’ai rencontré mon vrai
p’tit homme.
Dès le premier r’gard, j’ai senti sans char
Comme un coup de poignard
Et mon cœur flanchard
A la gomme.
Lui qu’ a senti l’ coup,
i’ s’est fait très doux
Et m’a dit dans l’ cou
Qu’i’ r’sentait du goût
Pour ma pomme.
J’ai pas su refuser
Et l’on s’est marié
Sans maire, ni curé
Et sans inviter tout le quartier.
La Villette, La Villette
C’est le coin des garnots
Y a pas d’aristos
Des guinguettes, des musettes
Et des petits bistrots
Où l’on boit du gros.