La ville des gens : 18/décembre
Portraits de résistants

Abraham LISSNER


Les étrangers dans la résistance

Avec les francs tireurs parisiens de la main d’œuvre immigrée, les FTP-MOI.

Abraham Lissner.Abraham Lissner habitait rue de Nantes dans le 19ème arrondissement. Né en Pologne en 1902, arrivé en France, il militait activement dans les milieux progressistes juifs, la section yiddish de la main-d’œuvre immigrée à Paris.

En 1937, il s’engage dans les Brigades Internationales en Espagne, et deux ans plus tard, après la défaite des Républicains, il revient en France.

Au début de l’occupation allemande, sa femme et son enfant subissent la répression antisémite, ils seront déportés et disparaîtront dans les camps nazis.

Abraham Lissner entre dans la Résistance, il participe au début du printemps 1942 à Paris à la création des Francs-Tireurs et Partisans de la Main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI).

Ayant échappé aux arrestations de novembre 1943 qui démantèlent le groupe Manouchian auquel il appartient, Abraham Lissner est envoyé en janvier 1944 dans le Nord pour y organiser les groupes de résistants étrangers.

En avril, il est envoyé en Lorraine dans un maquis constitué par des prisonniers soviétiques qui se sont échappés des camps de la région. Au mois de juillet, il participe à la création d’un maquis dans les Ardennes avec des combattants polonais et italiens. La guerre terminée, il revient à Paris.

Dans son livre mémoire préfacé par le colonel Rol-Tanguy, Abraham Lissner évoque par exemple sa participation à l’attaque contre 2 batteries de DCA dans le 15ème arrondissement, près de Passy, détruites le 3 février 1943.

« Cette opération a été effectuée à 6 heures du matin, avec un groupe de 5 exécutants parmi lesquels deux femmes. La tâche des deux femmes dans l’opération, était d’apporter sur les lieux les armes nécessaires à son exécution. Pour accomplir leur mission, elles devaient partir de chez elles à 5 heures du matin et parcourir à pieds un trajet de 6 km. Le bilan de l’opération se solda par un canon de DCA détruit et par plusieurs soldats allemands mis hors de combat par le lancement simultané de grenades à main dans la petite baraque qui leur servait de garde. »

Lissner se fait la réflexion suivante après cette opération : « Attaquer à 6 heures du matin un poste de DCA en plein Paris n’était pas une chose facile, si l’on considère que l’opération fut exécutée par des gens dont la profession "dans le civil" n’avait rien de "terroriste" : tailleurs, cordonniers, menuisiers, étudiants ; l’unité italienne se composait de mineurs et d’ouvriers du bâtiment ; la roumaine d’étudiants, d’ingénieurs et de médecins, tandis que parmi les combattants arméniens on trouvait à côté de tailleurs et de bottiers, des écrivains et des poètes et aussi des commerçants. »


Il n’existe pas de plaque commémorative ou de nom de rue donnée à la mémoire de ce résistant. Sur notre carte nous avons géolocalisé la rue de Nantes où il habitait avec sa femme.


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