La ville des gens : 13/mai
Portraits de résistants

MAURICE PILLET


Son nom a été donné à l’amphithéâtre du lycée professionnel Hector Guimard au 19 rue Curial.

Maurice Pillet.Maurice Pillet est né en 1902 à Châtel-Gérard dans le département de l’Yonne. Ouvrier Charpentier, militant syndical actif à la CGT, il devient secrétaire de la Fédération CGTU du bâtiment en 1930 et secrétaire régional du syndicat CGT du bâtiment parisien en 1935.

Mobilisé en 1939, démobilisé en 1940, il entre dans la clandestinité du fait de l’interdiction de ses activités syndicales. Il se consacre à la reconstitution du syndicat du bâtiment parisien dissous.

Dès l’occupation de la capitale par l’armée allemande, en Juillet 1940, une réunion clandestine se tient au domicile de Maurice Pillet, dans le Haut de Belleville, avec les principaux responsables syndicaux de cette fédération. L’organisation de la résistance va commencer, il s’agit en particulier de réinstaller dans les entreprises une forme de syndicalisation clandestine avec les « comités populaires », de diffuser une presse syndicale clandestine, d’organiser le sabotage de la production destinée à l’ennemi.

La police au service du pouvoir de Vichy arrête Maurice Pillet le 18 octobre 1940 à Paris dans le 20è arrondissement. Il est d’abord interné à Aincourt dans l’ancien département de Seine et Oise. Aincourt est le premier camp d’internement politique français ouvert sous l’occupation. Il se trouve sur l’endroit d’un ancien sanatorium situé à 70 km. de Paris, isolé en pleine forêt du Vexin. Toutes les conditions sont réunies pour le contrôle complet et efficace du lieu.

Le 4 décembre 1940, il est transféré sur l’établissement pénitencier de Fontrevrault dans le Maine et Loire, puis sur le camp de Clairvaux. Maurice Pillet arrivera enfin le 15 mai 1941 au camp de Choisel à Chateaubriand en Loire-Atlantique.

À la suite d’action de la Résistance contre l’armée allemande, les autorités d’occupation vont procéder à plusieurs exécutions d’otages. Le 15 décembre 1941, en représailles à l’exécution d’un de leurs officiers, les allemands vont prendre 9 otages au camp de Choisel sur désignation de Pucheu ministre de l’intérieur de Pétain. Maurice Pillet figurait parmi eux.

Ces 9 otages seront conduits aux abords de la forêt de Juigné dans un lieu nommé « La Blisière » où se trouvait une guinguette au bord d’un étang. C’est là, que les otages seront réunis pour écrire leur dernière lettre d’adieux avant d’être fusillés.

Dans cette dernière lettre à son épouse, Maurice Pillet lui disait : « dis adieu pour moi à tous mes amis. Adieu ma Suzon chérie, adieu mon petit Marcel. En finissant ma vie, je pense à vous, vous êtes les derniers à qui j’envoie mon souvenir. Je vous embrasse bien fort et bien tendrement, comme je vous aime. »

Pucheu qui les avait désignés aux bourreaux, fut jugé à la libération et condamné à mort.

Le 6 octobre 2011, au cours d’une cérémonie dans ce lycée de la rue Curial où l’on enseigne les métiers du bâtiment, en présence des élus de l’arrondissement, des associations et des élèves du lycée, le nouvel amphithéâtre y fut inauguré portant le nom de Maurice Pillet.

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