La ville des gens : 15/mai
Projection et tables rondes

LA FIN DES CARTES ?

Premier volet du programme « La Fin des cartes ?« , une soirée de projection qui sera l’occasion de présenter des œuvres qui nourriront les échanges des deux tables rondes du 24 mai.

Prenant appui sur une sélection d’œuvres empruntées à plusieurs artistes, à l’institution Les Turbulences – FRAC Centre ainsi qu’à la Collection départementale d’art contemporain de la Seine-Saint-Denis, cette soirée de projections propose d’interroger les limites de la représentation du territoire, notamment cartographique.

Deux vidéos, « La Riappropriazione della città » d’Ugo La Pietra (1977) et « Cerimonia » de Superstudio (1973), serviront d’introduction.
 
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Ugo La Pietra, La Riappropriazione della città, film 31min, image extraite du film, 1977 © « Collection Les Turbulences - FRAC Centre, Orléans »

 
Chacune à sa manière met en évidence un point limite de la représentation cartographique à travers une réflexion sur l’acte d’habiter et les modalités d’appropriation du territoire, loin de tous tracés ou parcours préétablis. Dans leur mise en cause de l’architecture et de la ville normatives, ces deux films ouvrent sur la possibilité d’une expérience du territoire, toujours contingente, imprévisible, parfois rudimentaire mais jamais dénuée de poésie.

Il sera question de débattre de la relation entre l’expérience et les tentatives d’assignation du territoire. En effet, l’expérience ne défie-t-elle pas, par sa nature même, tous les moyens (graphiques, infographiques, algorithmiques, etc.) qui tentent de la modéliser ? Alors que la plupart du temps, la carte entretient une proximité avec le réel qu’elle tente de « circonscrire » pour mieux le comprendre, ses formes et usages ont pu et peuvent être contestés. Dans quelle mesure l’expérience ne déjoue-t-elle pas le projet même d’une représentation cartographique du territoire ?

Il s’agit ici de faire valoir l’expérience contre un au-delà du projet. Aussi, selon quelles modalités l’artiste parvient-il à déborder le projet et la représentation en tant que figuration objective ? Comment l’expérience, bien qu’elle puisse s’adosser à la notion de projet (notamment artistique), parvient-elle à la dépasser ? Si les méthodes et les outils employés pour parvenir à sa représentation ont pu participer d’une mathématisation du monde, quelles approches les artistes développent-ils à son égard ?

Ce premier moment, en amont de l’exposition à venir, entend ainsi réfléchir sur des pratiques relevant de cet « insituable » de l’expérience qui s’émancipe d’une représentation figée des territoires.

Cartes évanescentes, exploration de lieux secrets qui entendent le rester, habitabilité inattendue de certains territoires… constituent autant de manières de présenter et de figurer cet « insituable », de produire et de partager, par l’expérience, des situations secrètes ou des espaces invisibles.

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Ugo La Pietra, La Riappropriazione della città, film 31min, image extraite du film, 1977 © « Collection Les Turbulences - FRAC Centre, Orléans »

Programme du vendredi 23 mai

- Laurence Bonvin et Stéphane Degoutin, After Las Vegas, 2012 (21′).
- Xavier Courteix, Zone Non Communiquée, 2006 (8’35).
- Valérie Jouve, Grand littoral, 2003 (20’), Collection départementale d’art contemporain de la Seine-Saint-Denis.
- Ugo La Pietra, La Riappropriazione della città (31′), 1977, Collection du Fonds Régional d’Art Contemporain de la région Centre.
- Marie Preston, Un pointillé sur une carte, 2007 (16’), Collection départementale d’art contemporain de la Seine-Saint-Denis.
- Till Roeskens, De la base aérienne 110 à la paix se révélant à l’humanité, 2008 (16’26’’), Collection départementale d’art contemporain de la Seine-Saint-Denis.
- Superstudio, Cerimonia (13′), 1973, Collection du Fonds Régional d’Art Contemporain de la région Centre.

En partenariat avec l’Institut ACTE, UMR 8218 du CNRS – Université Paris I Panthéon-Sorbonne – Les Turbulences – FRAC CENTRE et le Département de la Seine-Saint-Denis.


Programme du samedi 23 mai

Les tables rondes constituent le second volet des rencontres « La Fin des cartes ?« , associant chercheurs et artistes autour des nouvelles dynamiques de la cartographie entre algorithmes et pratiques artistiques du sensible.

De 14h30 à 16h30 : Insituables expériences : quand le récit déborde la carte.
 
De 17h à 19h : La Ville précaire : habiter les marges urbaines.

Un cocktail et un buffet seront servis à l’issue de la rencontre.

Panel 1 : 14h30 – 16h30
- Insituables expériences : quand le récit déborde la carte.

Cette première table ronde entend interroger la notion d’expérience et sa représentation lorsqu’elle dépasse le projet et engage un insituable, un au-delà de l’image qui ouvre sur la question du récit comme une cartographie fragile et invisible.
Comment l’artiste peut-il introduire du récit, de la fable ou encore une mythologie, dans un support comme la carte qui, dans ses manifestations les plus courantes, ne les contient a priori pas ? Comment la carte peut-elle être initiatrice d’expérience et/ou de récit ? Faut-il nécessairement tout inscrire dès lors que cela est ou devient possible ? Saisir, retranscrire, donner une forme, n’est-ce pas prendre le risque de détruire ce que l’on souhaitait pourtant conserver ? Mais comment dès lors faire exister une chose sans la révéler ?

Avec la participation de :
 
Laurent Buffet, docteur en philosophie, critique d’art. A dirigé la publication Itinérances : l’art en déplacement (Éditions de l’Incidence, 2012).
Anne-Laure Boyer, artiste, et Anthony Poiraudeau, écrivain, pour le projet (in progress) Atlas Occulto.
Alain Milon, philosophe, auteur de Cartes incertaines (Encre Marine, 2013).
Gwenola Wagon et Stéphane Degoutin, artistes.

Panel 2 : 17h – 19h
- La Ville précaire : habiter les marges urbaines.

Cette seconde table ronde, ancrée dans les questions urbaines et environnementales, propose d’interroger les appropriations aussi diverses qu’inattendues dont le territoire fait l’objet, déjouant et défiant tout aussi bien la planification urbaine que les quadrillages et les parcours proposés par les cartes. Là encore, l’expérience dépasse le projet et les occupations urbaines du territoire, (légales ou illégales, parfois voulues, souvent subies), sans faire modèle, renégocient la relation de l’habitat au territoire et reposent celle des espaces communs dans des contextes urbains en devenir.
Quels sont les enjeux attachés à la représentation cartographique de cette vie en marge ? Quelle place les géographes et les politiques laissent-ils pour le non fixe, le mobile, le déplaçable, le précaire ? Plus largement, comment ces mutations sont-elles signifiées ? Quelles représentations possibles pour cette ville précaire ?

Avec la participation de :
 
Xavier Courteix, realisateur, membre de l’Atelier de géographie parallèle / Un site blanc.
Sébastien Thiéry, collectif PEROU / pôle d’exploration des ressources urbaines.
Stany Cambot, collectif échelle inconnue.
Jérôme Tadié, géographe
 
En partenariat avec l’Institut ACTE, UMR 8218 du CNRS – Université Paris I Panthéon-Sorbonne – les Turbulences – FRAC CENTRE et le Département de la Seine-Saint-Denis.

LA FIN DES CARTES ?

Territoires rêvés, territoires normalisés

Projection et tables rondes

Vendredi 23 mai à partir de 20h
Samedi 24 mai 2014 à partir de 14h30

  • Entrée libre dans la limite des places disponibles
  • Réservation indispensable : resa@khiasma.net - Tél : 01 43 60 69 72
  • Site : KHIASMA

Espace Khiasma - 15 rue Chassagnolle - 93260 Les Lilas - Métro Porte ou Mairie des lilas - Bus 115 (arrêt rue Chassagnole) à partir de Mairie de Montreuil

Agenda

Espace Khiasma

15, rue Chassagnolle - 93260 Les Lilas - Métro Porte ou Mairie des lilas - Bus 115 (arrêt rue Chassagnole) à partir de Mairie de Montreuil