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Architecture

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La Cité de la Musique


JPEG - 73.6 koLe projet de la Cité de la Musique a engendré une série « d’aventures » architecturales qui se succèdent depuis 1984 et qui réservent encore quelques épisodes à venir. En voici les principales étapes.

Tout a commencé grâce à Christian de Porzamparc, architecte diplômé de l’École nationale supérieure des Beaux Arts de Paris. Né en 1944, il n’a que quarante ans lorsqu’il participe aux concours de l’Ecole de danse de l’Opéra de Paris - pour lequel il obtient le prix de l’Équerre d’argent en 1988 -, de l’Opéra Bastille, dont il fut l’un des six lauréats, puis de la Cité de la Musique, l’un des grands projets mittérandiens. Parmi ceux-ci, rappelons la Pyramide du Louvre, La Grande Arche, le Ministère des Finances, la Grande Bibliothèque. Pour la petite histoire, Christian de Porzamparc est sollicité pour ces grands projets musicaux grâce au fait qu’il venait, avec succès, de construire le conservatoire Erik Satie dans le 7ème.

Pour compléter la biographie de C. de Porzamparc, citons encore des références telles que la rénovation du Musée Antoine Bourdelle en 1992 ou le Nouvel Espace Culturel de Rennes, l’année suivante et, à l’étranger, le complexe culturel de Tokyo. Située à l’entrée "du Parc de la Villette, la Cité de la Musique représente un ensemble complexe de 90 000 m², une œuvre majeure, vivante et riche dont la première partie fonctionne à partir du Conservatoire national de musique.

Depuis janvier 1995, la deuxième partie se compose de la plus grande salle de concert, d’une capacité d’accueil de 1.200 spectateurs, qui est conçue pour recevoir des formations symphoniques mais aussi contemporaines.

Cité de la Musique - Photo Nicolas Borel.


Une sorte de village onirique,…

Comparée à une sorte de village onirique, la Cité doit, selon l’architecte, offrir des espaces dévoués à la musique pour tous les publics. Son pari était de tenter d’éveiller, par l’architecture même, la perception sensorielle des gens qui entreraient dans la Cité, de les déplacer, de les mettre en condition différente afin qu’ils ressentent que la musique se décline au pluriel.

Outre cette intention philosophique, C. de Porzamparc ne souhaitait pas concevoir un ensemble dont on puisse dire, en en voyant une partie, qu’on pénètre dans une grande machine dont on peut d’emblée, anticiper l’ensemble du plan. Aussi, tel un village, la Cité s’organise autour de places et de rues, conduisant à la découverte de lieux que l’on peut parcourir comme au gré d’une promenade : bâtiments opaques ou ouverts, ou bien couverts de verrières. La Cité est construite comme une conque qui s’ouvre en plusieurs endroits. A l’intérieur de ce coquillage, une grande galerie en spirale mène vers les divers établissements qui ont chacun leur fonction.

Les lieux fermés (…) Les lieux ouverts…

On distingue donc les lieux fermés tels que la salle des concerts, le musée de la Musique et son amphithéâtre, les services du musée, les bureaux de l’Ensemble inter-contemporain, les loges et les salles de répétition, des logements d’étudiants, le café de la Musique, des endroits destinés à des expositions, etc.

Les lieux ouverts, destinés au public, comportent de nombreux accès et incluent en leur centre l’idée de « foyer » comme il en existe dans les salles traditionnelles. Spirale ou trompe amplificatrice,telle est la forme que l’architecte a expérimenté pour transformer-les sons. Pour ce faire, il s’entoure d’un acousticien, Louis Dandrel, qui lui apporte cette « mise en son » originale, se traduisant par des impressions de séquences tant dans l’espace construit que dans la durée, d’où l’harmonie entre le parcours bâti et le parcours musical proposé.

C. de Porzamparc estime en effet que tous les genres musicaux, y compris le classique, doivent donner envie de bouger. C’est l’objectif qu’il s’est fixé à travers l’ensemble de tous les éléments de ce projet architectural consacré à la musique. Après le Sacre du Printemps, le Sacre de la Musique !



Itinéraire « conseillé »

Plus concrètement, la Cité est formée de deux grandes ailes qui s’opposent et se complètent, de part et d’autre de la Grande Halle : à l’ouest, se trouvent tous les lieux réservés à l’enseignement et les classes publiques, à l’est, sont regroupés l’ensemble des espaces ouverts au public.

L’ambition étant de créer un rassemblement unique de lieux, voués à la musique et à la danse, qui dépasse le rayonnement du Conservatoire national.

La partie Ouest présente, sur l’avenue Jean Jaurès, une grande façade incurvée, blanche, rythmée de transparences qui se reflètent dans un plan d’eau et qui vient terminer la longue avenue tandis que l’aile Est s’ouvre vers le Parc de la Villette dans une géométrie plus libre. À la charnière des deux parties, une place triangulaire en accentue la dissymétrie voulue pour éviter de concentrer une composition trop emphatique sur l’axe de la Grande Halle. Agrémentée de la très belle Fontaine aux Lions, la place s’ouvre sur l’axe qui mène à la Cité des Sciences et à la Géode, vers la Porte de Pantin, assurant, ainsi, un rôle de communication entre les différents centres d’attraction concentrés sur ce site de l’Est parisien.

Que fait-on dans la partie Ouest ? Inaugurée en décembre 1990, elle abrite les lieux d’enseignement : le Conservatoire national supérieur de danse et de musique, capable d’accueillir environ 1 500 personnes qui peuvent y trouver leur place grâce à la conception même des espaces de travail.

Un régal pour tous nos sens !

Le bâtiment est divisé en quatre travées Nord-Sud, séparées par des couloirs de lumière. En plus de la médiathèque et d’un certain nombre de bureaux, on étudie dans des salles de capacité variable, regroupées dans des “plots” de quatre étages qui rythment les façades des quatre travées. Tous ces bâtiments sont reliés par des lieux de rencontre rendus encore plus conviviaux car disposés autour d’un jardin-patio et d’espaces de circulation, toujours ouverts, lumineux, fluides et sonores. Un régal pour tous nos sens !

Cité de la Musique - Photo Nicolas Borel.Un second ensemble comprend des salles de pratiques collectives, ouvertes au public ou non, réservées à l’art lyrique, à l’atelier interdisciplinaire et aux salles d’orgue, d’orchestre et de jazz. Détail pratique, ces salles de grande superficie sont concentrées au cœur du terrain, de plain-pied, pour faciliter le transit des instruments de musique. A l’est, des espaces ouverts au public.

En effet, une série de programmes sont réunis en une véritable petite ville formée de volumes divers au sein desquels il est possible de se promener : salles de concerts, Musée de la Musique (ouverture prévue avant la fin du dernier trimestre 1995), amphithéâtre, résidence d’étudiants, institut de pédagogie, bureau.et siège de l’Ensemble Inter contemporain, salles de répétition et commerces voués à la musique. Ces programmes donnent lieu à une forme particulière mais sont liés par un réseau d’espaces transparents et de rencontres. L’oblique générale qui marque la toiture, est une ligne dynamique qui répond à tout l’espace de la place et qui est, aussi le principe ordonnateur unifiant toutes les volumétries. De même, les différentes hauteurs se justifient.

Dans la Cité, l’architecture se parcourt, on ne peut donc jamais la saisir en un seul regard. Pleine de failles et de surprises dans sa forme, elle rejoint l’expérience musicale car elle est ici un art du mouvement servant la quête illimitée du son.

Plus qu’une cité, le 19ème arrondissement possède là un véritable empire musical qui réunit institutions, professionnels et grand public ; un lieu qui, sans aucun doute, compte dans la vie culturelle d’un pays.


Sylviane Martin

Photos Nicolas Borel

Cité de la Musique - 221 avenue Jean Jaurès - 75019 Paris



Article mis en ligne par Mr Antoine Seck, collaborateur à La Ville des Gens. Actualisé en décembre 2013.

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