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Caroline Rémy - dite Séverine

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« Séverine »


On a lu : « Séverine », N° 42 de l’Association d’Histoire et d’Archéologie du Vingtième arrondissement de Paris, par Christiane Demeulenaere - Douyère.

Ce numéro de l’A.H.A.V., comme d’autres dont « Quartiers Libres » s’est fait l’écho (n° 27 : Jean Dolent, n° 35 : Le site Carré de Baudoin) retrace, en partant de la dénomination d’un lieu du vingtième arrondissement (le square Séverine, près de la porte de Bagnolet) soit la vie d’un endroit, soit ici la vie d’un personnage intéressant, mais souvent peu connu des usagers du square, ou des passants. (Quelle découverte ! et merci à l’auteur !)

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Séverine - Atelier Nadar. Archives photographiques (Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine) © CMN

Séverine : Une journaliste, une directrice de journal, une femme sans inféodation à un parti – ce qui lui donne toute liberté de soutenir, anarchistes, « gauchistes », aussi bien que le général Boulanger !

Une « féministe » très révolutionnaire pour son époque

Caroline Rémy - dite Séverine – est née à Paris en 1855, dans une famille aisée mais plutôt « morose ». Études, mariage arrangé à 17 ans, rapide séparation - 1873- son fils est confié au père. Travaux divers, puis rencontre d’un étudiant en médecine qu’elle épousera plus tard. Et, en 1880, Jules Vallès lui propose de venir travailler avec lui. Ils ont treize ans d’écart : une grande amitié naîtra entre eux, jusqu’à la mort de Vallès en 1885, date à laquelle elle deviendra « le » patron du « Cri du Peuple ».


Séverine est une journaliste doublement révolutionnaire : par sa technique, et par les causes qu’elle défend.

Par sa technique d’abord : elle fait des reportages, va sur le terrain pour s’informer – comme dans les décombres fumants de l’Opéra Comique - où elle est la seule femme parmi les enquêteurs.

Par les causes qu’elle défend : en soutenant par exemple la grève des tisserands de Cholet, ou en publiant un feuilleton « Germinal » pour faire connaître la vie de mineurs.

Elle est attaquée autant par les marxistes, qui quittent le journal - elle est trop libre, politiquement - que par la droite. Ainsi, elle soutient Boulanger qui s’oppose au régime parlementaire, parce qu’elle déteste la « République bourgeoise ».

En 1888, après avoir quitté « Le Cri du Peuple », elle écrit des chroniques dans des journaux variés.


Autre combat : revendication de l’égalité sociale pour les femmes

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Caroline Rémy de Guebhard - dite Séverine - (1855-1929) peinte par Pierre-Auguste Renoir (1841-1919).

Droit pour elles de choisir leur maternité, position très en avance sur son temps. Elle défend Dreyfus dans « La Fronde », journal de Marguerite Durand qui n’emploie que des femmes… puis Sacco et Vanzetti, accusés à tort du meurtre d’un caissier, et exécutés en 1927.

Elle meurt en 1929. Personnalité très libre et généreuse, Séverine s’est aussi engagée dans de nombreuses autres causes.

Jacqueline Herfray


Plusieurs biographies lui ont été consacrées, entre autre :


« Séverine et Vallès, ou le cri du peuple » (Payot, 2003) par Christiane Demeulenaere - Douyère, auteur de ce fascicule N°42 de l’A.H.A.V.


Site de l’Association d’Histoire et Archéologie du XXème : A.H.A.V


Maison des associations - Boite 51
1 / 3 rue Frédéric Lemaître
75020 Paris

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