Feuilletons quelques numéros de Quartiers Libres. Au fil des numéros, nous rencontrons des musiciens, des sculpteurs, des peintres, des nouvellistes, des auteurs dramatiques, des romanciers, des metteurs en scène, mais, où sont les poètes ?
Feuilletons quelques numéros de Quartiers Libres, prenons la peine de lire les éditos, vous savez ? Ces articles rédigés par ces femmes et ces hommes derrière lesquels se cachent Anne, Bernard, Christine, Daniel, François, Gabrielle, Isabelle, Jacqueline etc.
Arrêtons-là cette litanie de prénoms. Intéressons-nous à Jacqueline. Jacqueline, trésorière, professeur de Lettres, Poète.
Oui, contrairement à ses habitudes, Quartiers Libres consacre quelques lignes de son espace à l’un des ses membres et avec elle voyage en poésie.
Avec Jacqueline Herfray, les mots nous entraînent au-delà d’eux-mêmes dans le monde du donner à voir, du donner à rêver. Chaque poème est une étincelle de monde chargée de poésie.
doux et frais à la fois
un temps de bord de l’eau
ou de café de zinc.
Temps de petits bonheurs
à la frange du grand."
Son écriture est de simplicité. Dans ses courts poèmes, les mots, les mots indispensables l’un à l’autre dessinent en touches précises un univers très personnel. Au détour d’un vers, en touches légères mais précises, l’auteur, se dévoile en un murmure, pour mieux s’effacer et entraîner le lecteur derrière les mots.
parlé de moi
de ma détresse
sur la table autour du café
tiède s’élevait la fumée"
Son écriture, petite musique des moments impalpables et fugaces coule et glisse sans heurts, pourtant c’est bien notre monde qu’elle met en scène. Ordre et calme ne sont qu’apparence.
un jour d’étrange solitude
………………………………"
" Des africains se promènent
en tenue blanche
en boubous bleus.
Ils sont là
ils sont ailleurs
nous aussi "
À la suite de ses mots nous traînons "du café à l’enseigne du Paradis" "au café Mabille" pénétrons dans le métro, humons l’air marin,
et lèche mes orteils
et sèche le soleil… "
Accompagnons dans son univers où sans artifices, ses peines, ses pensées, ses petites joies elle nous délivre.
entre deux bras de mer
là sur cette jetée où vous m’avez laissée
- m’y serais attardée ?
je vais, je vais, je vais".
"J’écris ce soir au bar du café rouge
nos tempêtes et nos accalmies
mon usure aux intempéries
la courbe lente de mon cœur."
Ces textes, je les ai entendus dans une petite salle feutrée du quartier Montparnasse qui une fois par mois s’ouvre aux poètes et poétesses. Là, j’ai retrouvé un plaisir oublié celui que procurent les mots de la poésie quand la voix en fait jaillir couleurs et images quand les mots s’emparent de l’espace pour donner vie à la poésie.
et se cassa
la lune était cachée dedans"
Jacqueline RUIZ
Article mis en ligne en avril 2015.
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