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Ce que parler veut dire


Dans nos conversations courantes nous employons une large gamme de termes, expressions, dictons, souvent imagés, dont nous ne soupçonnons pas l’origine, ni la signification initiale. Ainsi va notre héritage linguistique que nous utilisons de génération en génération, sans savoir parfois ce qu’on nous a transmis.

Prenons quelques exemples :

« Parler français comme une vache espagnole »

Tiens ! et depuis quand les vaches ont-elles la parole ? Et pourquoi une vache espagnole parlerait-elle (même très mal) le français ?

En fait l’expression d’origine - mais n’allons pas chercher la date - est : « Parler français comme une Vasque (Basque) espagnole »,ce qui se comprend mieux : on sait qu’en espagnol les consonnes B et V sont très voisines, au point de se confondre.


« Renvoyer (une décision) aux calendes grecques »

Tout le monde connaît le calendrier, mais beaucoup moins les « calendes » qui lui ont donné son nom. À Rome, les calendes marquaient le premier jour de chaque mois : jour traditionnel aussi des échéances financières. Mais en Grèce, les calendes n’ont jamais existé. D’où : « renvoyer la chose à la saint-glinglin ».


« Je m’en moque comme de l’an quarante ! »

Soit ! Le malheur, c’est qu’on a beau chercher dans les dictionnaires et les encyclopédies, on ne trouve aucune année « quarante » (de quel siècle, d’ailleurs ?), où il se serait passé un événement remarquable. Alors ?

Alors, les linguistes pataugent. Trois hypothèses. Il s’agirait :

1. De l’an 1840, qui aurait été censé, selon une prophétie, amener la fin du monde. BOF !
2. De l’an quarante de la République, qui, selon les royalistes, ne verrait jamais le jour. REBOF !
3. Et pourquoi l’expression ne viendrait-elle pas d’une exclamation médiévale : « Je m’en moque comme de l’Al Coran » ? C’était là notre préférence : les discordances religieuses, c’est bien connu, ne datent pas d’aujourd’hui.

Que dire de la mise en garde quotidienne qu’on entend dispenser… surtout aux autres, bien sûr, ou aux enfants :

« Fais gaffe ! » ou bien : « Tu ne pourrais pas faire gaffe ? »

Encore faudrait-il pour cela avoir de bons muscles ! La « gaffe » est en effet une longue perche de bois, prolongée par un crochet en fer, qu’on emploie à divers usages dans le monde maritime ou fluvial. Par exemple, pour faire avancer l’embarcation dans une faible profondeur d’eau. Ou encore, - et nous y venons - en poussant fortement dessus ; pour éviter que le bateau ne s’échoue. Mieux ! pour repousser la berge, le quai, ou un autre bateau, et éviter ainsi que l’embarcation ne soit endommagée par un choc. Alors, oui ! , on « fait gaffe », c’est-à-dire qu’on actionne « la gaffe », énergiquement même, pour s’épargner une mésaventure.


« Je suis tombé dans le lac »

Quant à l’expression : « Je suis tombé dans le lac », elle, n’a rien d’aquatique, malgré son apparence. Le « lac » en question, (ou, plus correctement, « les lacs »), n’est autre qu’un lacet de cuir ou de chanvre, utilisé pour attraper du petit gibier, comme lièvres, lapins de garenne, loutres, etc… En d’autres termes, cela signifie : « Je suis tombé dans le piège ».

- - - -

« Tomber en panne »

Il n’en est pas de même pour « Tomber en panne », qui nous ramène cette fois, en pleine mer. La « panne » est en effet une position des voiles qui, ne recevant plus le vent, empêchent le voilier d’avancer. Si nos voitures savaient, quand elles tombent en panne, qu’elles nous « mènent en bateau ! ».


« Bon vent ! » à tous nos lecteurs.
Arnaud FLORAND



Article mis en ligne en juin 2014.

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