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Henri Krasucki, le bellevillois


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Photo : Hertzog / AFP.

Henri Krasucki (1924-2003) est mort. Précoce résistant en 1941-1942, déporté à Auschwitz puis à Buchenwald, militant et dirigeant de la CGT comme du Parti communiste pendant des décennies, celui auquel ses compagnons donnèrent le sobriquet de "bouclettes" pour moquer amicalement sa tendance à la calvitie n’est plus. Il s’est éteint en sa demeure du 19éme , l’arrondissement parisien même où, soixante-quinze ans plus tôt, ses parents s’étaient tout d’abord établis, quartier du pont de Flandres, à la Villette, après leur départ forcé d’une Pologne où l’on ne voulait plus d’ouvriers juifs et de surcroît communistes.

Quel que soit le degré de sympathie que l’on éprouve pour ses options, il faut reconnaître que l’homme a longtemps marqué la vie politique ou sociale française et nous avons à QL une raison supplémentaire de nous intéresser à son parcours puisque Krasucki fut un enfant de Belleville.

Venant habiter dans la rue des Couronnes vers 1930, il a fait ses classes élémentaires à l’école de la rue Levert. Entré au lycée Voltaire (boulevard de Ménilmontant) en 1936, il s’y signala comme un élève brillant dans toutes les grandes disciplines. Fils de militants, il partagea très tôt les combats de ses parents : Pionnier rouge à la Maison du peuple de la Bellevilloise, rue Boyer, en 1932, il devint le dirigeant des Jeunesses communistes (section juive) locales dès 1940, tout en entrant en apprentissage ouvrier dans un atelier industriel de la porte des Lilas. Il participa avec ses camarades des JC à diverses actions militaires contre l’armée allemande aux lendemains du "coup de feu" du colonel Pierre Georges, alias Fabien. Krasucki retrouvait ainsi dans la Résistance un jeune homme, de cinq ans son aîné, qu’il avait déjà côtoyé à la Bellevilloise. Arrêté en mars 1943 à la sortie de son domicile d’alors, rue Haxo, par la police française de Pétain, torturé, livré à la Gestapo, déporté, il revint en France en 1945, toujours résident du 20e arrondissement, où il devint le secrétaire de l’union syndicale locale… Alors commence la carrière qu’on sait.

Combattant social, Henri Krasucki n’en était pas moins un homme cultivé, passionné de musique classique en particulier.

Maxime BRAQUET



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Article mis en ligne en 2010 par Mr Antoine Seck, collaborateur à La Ville des Gens. Actualisé en décembre 2014.

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