DJALOUZ, KANOS, MANYAK, MG LA BOMBA, VISION

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BLACKBOOK

Le cabinet d’amateur et Codex Urbanus organisent pour la première fois une exposition consacrée aux graffs et aux lettrages. « Blackbook », c’est un voyage dans 25 ans de graffiti parisien qui s’offre à chacun, avec cinq artistes majeurs, Djalouz, Kanos, Manyak, MG La Bomba et Vision.

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A l’heure où la guerre fait rage entre street art et graffiti, où les galeries et les équipes marketing pillent sans vergogne les codes du graffiti, où l’on entend des avis fumeux sur ce mouvement artistique pourtant crucial, il m’a paru important, en tant que street artiste et en tant que collectionneur, de renvoyer l’ascenseur.

Le graffiti est immense et c’est en cela qu’il pose deux difficultés majeures : comprendre et apprivoiser sa liberté et pouvoir, pour un collectionneur, en conserver une trace, sans briser son authenticité. Il ne sera jamais possible de faire d’une galerie la rue, ni d’avoir en galerie les mêmes émotions transgressives que celles que l’on peut ressentir en mode commando, dans la rue, dans une friche, dans un tunnel. Le graffiti ne peut exister que sur un mur sauvage, et un mur, c’est dur à vendre.

Mais il existe d’infimes morceaux de l’esprit du graff. En 2009, comme tout Paris, je me rends à l’expo « Né dans la Rue » à la Fondation Cartier. Je vois beaucoup d’installations artistiques confiées à des graffeurs, quelques films intéressants, mais surtout mon premier Blackbook, c’est ainsi qu’on désigne un carnet de croquis préparatoires de graffiti, et c’était une énorme claque. Il y avait là, dans ces quelques cahiers, des mois de recherches graphiques et artistiques appartenant à quelques-uns des plus grands graffeurs américains. J’ai su, immédiatement, que ces cahiers étaient la vraie pièce de musée de ce mouvement, qui est à mes yeux le mouvement artistique le plus important de notre époque.

Par la suite j’ai vu pas mal de galeries présenter des pièces de graffeurs souvent américains, parfois européens, quasiment jamais français. J’ai vu des toiles, des morceaux de toiles, du mobilier urbain, etc. mais jamais aucun carnet de dessins. Parce que ces Blackbooks sont aussi rares qu’ils sont incroyables. Et parce que pour l’instant personne n’y prête encore attention. Alors en proposant au cabinet d’amateur de faire une exposition sur le graffiti, j’avais plusieurs idées en tête, qui étaient autant de défis : prouver l’excellence du graffiti en petit format, mettre le spotlight sur la scène du graffiti parisien et quelques-uns de ses plus incroyables représentants, tenter de montrer l’évolution de cette scène depuis 1990 jusqu’à aujourd’hui et obtenir quelques précieux dessins.

Vision occupe la place depuis 1986 et décline ses lettrages du mur au vinyle. Manyak bâtit ses graffs 3D comme un architecte et lève le voile sur son art en partageant des sketches remontant à 1990. MG La Bomba couvre l’Ile-de-France de son art et relève le défi du petit format pour l’exposition. Djalouz, expert en lettrage 3D et en trompe-l’oeil, envahit l’espace de la ville. Et enfin, Kanos apporte l’illustration dans le graffiti et propose quelques-uns des sketches originaux qu’il utilise pour ses murs.

Cette exposition n’a pas pour vocation de remplacer la vue d’un graffiti dans les franges de la cité ou de ranger ce mouvement dans les albums de l’Histoire de l’Art. Elle veut juste envisager ce mouvement sous un autre angle, plus intimiste, en soulignant son excellence artistique et sa virtuosité graphique. Et en offrant aux amateurs la possibilité rare de voir et d’acquérir des pièces uniques, originales et pour certaines historiques de cet art qui parle si bien de notre société. J’espère que vous y trouverez le même plaisir urbain et jubilatoire que celui que je ressens à vous la présenter. Et Big Up aux graffeurs et au cabinet d’amateur pour m’avoir suivi dans mon pari !

Codex Urbanus


DJALOUZ (HW-2AC–OTM)

Plasticien et street artist, Djalouz est né en 1985. Parallèlement à l’obtention de son diplôme de dessinateur maquettiste, il débute le graffiti en 2003, inspiré directement par la jeune scène montante du graffiti hexagonal et européen (Marko 93, Dire, Daim, Vesod, Dran, Gris One, Inti, Vhils, No art, etc.) mais aussi par le monde de la bande dessinée (Enki Bilal, Frank Miller). La bombe de peinture est son outil de prédilection car il est le médium idéal pour la peinture en grand format et surtout lui laisse une grande liberté quant au choix des supports. Les lieux abandonnés, usés par le temps, les friches et usines laissées aux mains de la nature lui ouvrent de nouvelles perspectives.

En 2009, il met de côté son travail figuratif pour développer un travail plus abstrait, par le biais de formes en volume circulant et se matérialisant dans des lieux incongrus. Dès lors, il s’efforce de sortir le graffiti de ses conventions en le faisant évoluer sur du sol au plafond.
Dans la rue, en friche, sur toile ou dans une installation, la forme de son travail prend sens avec les éléments qui l’entourent. Ensemble, ils créent une mélodie qui s’inspire de la mélancolie du lieu où l’on se trouve. La photographie joue un rôle important dans la transcription de ces émotions, laissant une trace de ces œuvres vouées à disparaître, elles aussi.

La rue est son aire de jeux. Il y trouve différentes surfaces qui lui permettent de matérialiser son œuvre. Avec la toile, il plonge dans le châssis, lui transmets une âme, inspirée de ces mêmes murs de friches marqués par le temps. Jamais réellement achevé, son champ d’expérimentation n’a pas de limites. Car même s’il n’y a plus ni toiles ni murs, reste la voie ouverte de son imagination.



KANOS (iKanoGrafik)

Artiste graphiste indépendant né en 1983 est diplômé des Beaux-Arts de Reims & Cambrai. Originaire de la banlieue nord de Paris, sa principale préoccupation se trouve au coeur de la ville, là où les codes se bouleversent, se recouvrent et disparaissent. La rue digère tout et revêt différentes apparences au cours du temps. Kanos souhaite l’évoquer dans sa peinture, il mélange l’organique aux éléments urbains ce qui résume pour lui l’essence même du graffiti ; Des hommes et des villes. Il pense et développe le concept CelloGraff (graff sur surface cellophane) pendant son premier diplôme des Beaux-Arts en 2006, avant de le rendre concret avec Astro en 2009 dans les rues de Paris.



MANYAK

Originaire du 91, né en 1975, j’ai commencé le graffiti en 1988. D’abord sur papier puis rapidement sur murs, je taggue dans les rues, mon quartier puis sur divers supports urbains. Mon premier groupe DKP (Da Kings Project) voit le jour vers 1990. Mon travail de la lettre est d’abord « classique », hérité de l’école new-yorkaise mais je m’oriente également vers les personnages. Mon activité devient plus intensive à partir de 1993 avec la création des ELM avec Korey et Reo, et mon installation sur Paris en 95. Je commence à m’intéresser aux pièces en 3D. Le groupe se sépare en 1998 et, avec Jaye et Kube, nous créons les W73 (ELM retourné), nous participons à de nombreux festivals (Bobigny, Saint-Denis, Montpellier, Bézier, Genève etc…). Notre objectif fut surtout de travailler sur des fresques à thèmes avec lettrages, fonds et personnages. En parallèle, je m’intéresse aux matières et aux espaces tordus, et à partir de 1997, je commence à travailler sur les anamorphoses (point de vue précis qui recompose l’image), la calligraphie et l’exploitation des supports bruts : la matière du mur fait le fond, exploitation du lieu, des matières et des places qui rebutent les autres graffeurs.

A partir de 2000, mon activité se ralentit au profit de mes responsabilités familiales et professionnelles mais je peins toujours des petits terrains isolés pour exploiter du support vierge et quelques sorties nocturnes sur l’autoroute ou des toits… Je ne me sépare pas de ma 15 pour autant et même si je ne suis pas un gros arracheur, j’aime toujours tagguer.



MG LA BOMBA

Né en 1982, sa vision du futur était de peindre des toiles dans un style urbain. Le graffiti prend une place très importante dans sa vie et il s’entraîne alors dans son quartier. Il a parcouru pendant des années Paris et sa région pour mettre de la couleur sur ses murs et enrichir visuellement la vie des gens.

Il perfectionne son logo (la petite bomba) et ses lettrages en 3D dans des endroits risqués. Sa détermination et sa passion l’ont conduit dans d’autres lieux et d’autres ambiances. Son amour pour l’art est sans limite et ses créations se déclinent également sur toile et sur papier.



VISION

Artiste français né en 1971, VISION commence le graffiti en 1986. Il s’inspire de la première génération de writers parisiens et de l’école new yorkaise des années 1980. Participe à de nombreux festivals en France et en Europe (Hollande, Allemagne, Espagne, Danemark, Pologne…).

Il passe à la toile dès 1990. Hyper productif sur mur comme sur toiles cela se traduit par un travail d’atelier quotidien et de nombreuses expositions collectives et personnelles.

Depuis une dizaine d’années il peint aussi sur disques vinyles.


BLACKBOOK

Exposition collective

DJALOUZ, KANOS, MANYAK, MG LA BOMBA, VISION

Du jeudi 6 au vendredi 21 février 2014

Vernissage le jeudi 6 février à partir de 18h

Le Cabinet d’Amateur - 12 rue de la Forge Royale - 75011 Paris - Métro Faidherbe - Chaligny / Ledru-Rollin

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La Ville des Gens est une association à but non lucratif qui à travers son site met en lumière l’activité des associations et lieux culturels du nord-est parisien ainsi que l’histoire et la mémoire des quartiers populaires.

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Agenda : BLACKBOOK
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Prochaines dates
  • du jeudi 6 février 2014 au vendredi 21 février 2014
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Le Cabinet d’Amateur

12 rue de la Forge Royale - 75011 Paris - Métro Faidherbe - Chaligny / Ledru-Rollin


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