La Jeunesse. L’Âge du possible

Le festival Résonances explore chaque année une thématique au cœur de l’actualité sociale et politique. Cette année il mettra l’accent sur la jeunesse à travers des courts et longs-métrages de fictions ou documentaires. U programme : films inédits, exposition photos de Sylla Grinberg, avant-premières, rencontres, Café des savoirs.

L’invité d’honneur de cette année

L’invité d’honneur de cette nouvelle édition sera l’écrivain et cinéaste Gérard Mordillat.

« Jusqu’à quand allons-nous accepter cette morgue, ce cynisme, cette volonté destructrice de tout ce qui appartient au bien commun ? Jusqu’à quand allons-nous nous laisser battre sans aucune autre réaction que les luttes qui se mènent sur le plan local ? » Voilà qui résume le credo de Mordillat, pas résigné pour un sou.

Son dernier film, Le grand retournement, est une adaptation d’une célèbre pièce de l’économiste Frédéric Lordon. François Morel, Jacques Weber et Édouard Baer y incarnent président, conseillers et autres banquiers pour mettre au jour les dérives d’un système financier qui marche sur la tête. Jubilatoire et instructif !

Au programme :

Lundi 12 novembre à 21h : « Les Cinq parties du monde » de Gérard Mordillat en avant-première. Un film audacieux sur l’histoire d’un marin souhaitant faire découvrir le monde à un jeune mousse, à Toulon en 1969. Direction le bordel, sa vie, ses personnages et ses secrets.

Mardi 13 novembre à 18h30 : « La Playa » de Juan Andrés Arango Garcia, issu de la sélection “Un certain regard” à Cannes, voyage initiatique dans les rues de Bogota, d’un jeune afro-colombien marginalisé par les habitants d’une ville marquée par le racisme.

Mardi 13 novembre à 20h30 : « Les Chevaux de Dieu » de Nabil Ayouch (Un Certain Regard, Cannes 2012), suivi d’un débat. Un film qui s’inspire librement des attentats de Casablanca de 2003, pour porter un regard sur le parcours des quatre kamikazes, sur leur enfance dans un bidonville marocain et tenter de comprendre comment de jeunes gens ont pu basculer dans le fanatisme religieux.

Mardi 14 novembre à 20h : « Les Invisibles » de Sébastien Lifshitz,en sa présence (Sélection officielle, Cannes 2012). Les témoignages d’hommes et de femmes, nés dans l’entre-deux-guerres qui ont choisi de vivre leur homosexualité au grand jour, à une époque où la société les rejetait.

Mercredi 14 novembre à 14h15 : Un après-midi avec Michel Ocelot (en sa présence). Projection de Kirikou et les hommes et les femmes, suivie d’une rencontre, d’un goûter et d’une dédicace.

Mercredi 14 novembre à 20h30 : « Le Procès de Bobigny » de François Luciani qui relate l’affaire de Marie Claire, mineure jugée pour avortement, qui a constitué une étape décisive pour la dépénalisation de l’avortement et pour les droit des femmes.

Précédé à 19h30 d’une rencontre avec Gisèle Halimi, avocate de Marie-Claire

Jeudi 15 novembre à 20h30 : « Ne pas s’avouer vaincu » de Henri Belin et Suzana Arbizu (en leur présence), une avant-première du documentaire sur un exilé républicain à Bobigny aujourd’hui âgé de 91 ans, qui se bat depuis son pavillon de banlieue pour réhabiliter la mémoire de son frère Eudaldo, fusillé en 1941 à l’issue de la guerre civile espagnole.

Précédé à 18h30, d’un Café des savoirs sur les républicains espagnols.

Une conférence animée par Geneviève Dreyfus-Armand, historienne, directrice de la bibliothèque de documentation internationale contemporaine et vice-présidente de l’association “Présence de Manuel Azaña”, ainsi que des réalisateurs Henri Belin et Suzana Arbizu.

Vendredi 16 novembre à 18h30 : « L’Âge adulte » un documentaire d’Eve Duchemin qui questionne le passage à l’âge adulte à travers l’histoire d’une jeune fille devenant strip-teaseuse pour pouvoir payer ses études d’aide-soignante, et bien d’autres avant-premières.

Vendredi 16 novembre à 20h30 : « Hors les murs » de David Lambert (Semaine de la critique, Cannes 2012). L’histoire d’un coup de foudre entre deux jeunes musiciens en quête d’eux-mêmes.

Une expo : le Magic Cinéma expose le regard porté par Sylla Grinberg, photographe à Bonjour Bobigny, sur les jeunes dans la mobilisation sociale.

Aux cours des dernières années, ce dernier a battu le pavé aux côtés de nombreux manifestants et son objectif s’est posé sur ces jeunes qui occupent la rue et s’expriment, avec inventivité et ferveur (désordre parfois), pour peser sur les choix qui façonneront leur futur.

De la défense des retraites à celle de l’emploi, à travers cortèges et manifestations, il capte l’énergie d’une jeunesse en quête de reconnaissance et d’avenir.