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Le Sire de Fisch-Ton-Kan
Chanson satirique composée durant la Commune par le librettiste Paul Urbain Roucoux alias Paul Burani, également auteur, acteur, chansonnier et éditeur. Dans cette parodie, il raille Napoléon III (« Badinguet ») et la famille impériale. Ce surnom de « Badinguet » fut donné au monarque par Hugo et quelques autres d’après le nom de l’ouvrier auquel l’empereur-des-français emprunta ses vêtements pour se faire la belle du fort de Ham où il était détenu.
Un grand sabre et des croix d’ partout ;
- Partout, partout !
Mais tout ça c’était pour la forme
Et ça n’ servait à rien du tout.
- Rien du tout !
C’était un fameux capitaine
Qui t’nait avant tout à sa peau.
- A sa peau !
Un jour qu’il voit qu’ son sabre l’ gêne,
Aux enn’mis, il en fait cadeau.
- Quel beau cadeau !
V’ là le sir’ de Fisch-ton-Kan
Qui s’en va-t-en guerre !
En deux temps et trois mouv’ments,
(Sans devant derrière ?).
V’ là le sir’ de Fisch-ton-Kan
Qui s’en va-t-en guerre !
En deux temps et trois mouv’ments,
Badinguet fich’ ton camp !
L’pèr’, la mèr’, Badingue,
A deux sous tout l’ paquet !
L’pèr’, la mèr’, Badingue
Et l’ petit Badinguet.
Il avait tant fait qu’ certains soirs,
- Certains soirs !
Sur le trône, objet d’ son envie,
Il avait fini par s’asseoir.
- Par s’asseoir !
Depuis sans crainte et sans secousse,
Il veillait au trésor surtout ;
- Zor surtout !
En y mettant quat’ doigts et l’ pouce,
Histoire d’avoir la main partout.
- La main partout !
V’ là le sir’ de Fisch-ton-Kan
Qui s’en va-t-en guerre !
En deux temps et trois mouv’ments,
(Sans devant derrière ?).
V’ là le sir’ de Fisch-ton-Kan
Qui s’en va-t-en guerre !
En deux temps et trois mouv’ments,
Badinguet fich’ ton camp !
L’pèr’, la mèr’, Badingue,
A deux sous tout l’ paquet !
L’pèr’, la mèr’, Badingue
Et l’ petit Badinguet.
De c’ monsieur qu’on croyait César ;
- Croyait César !
Sous ce grand homm’ de contrebande,
V’ là qu’on ne trouve plus qu’un mouchard,
Qu’un mouchard !
Chez c’ bohomm’ là, tout était louche,
Et la moral’ de c’ boniment,
- Boniment !
C’est qu’étant porté sur sa bouche,
Il devait finir par « Sédan ».
V’ là le sir’ de Fisch-ton-Kan
Qui s’en va-t-en guerre !
En deux temps et trois mouv’ments,
(Sans devant derrière ?).
V’ là le sir’ de Fisch-ton-Kan
Qui s’en va-t-en guerre !
En deux temps et trois mouv’ments,
Badinguet fich’ ton camp !
L’pèr’, la mèr’, Badingue,
A deux sous tout l’ paquet !
L’pèr’, la mèr’, Badingue
Et l’ petit Badinguet.